Onfray attaque Freud, Miller contre-attaque
Où quelqu’un découvre, après avoir tout bien lu Freud, que celui-ci était peut-être un odieux charlatan. Mais où quelqu’un d’autre découvre également que celui qui a tout bien lu Freud en est peut-être également un.
- Onfray attaque Freud, Miller contre-attaque
- Ô cuistre !
- Pourquoi c’est drôle
Après Dieu, après Kant, la nouvelle cible de Onfray se nomme Freud. Un débat à ce sujet entre Jacques-Alain Miller et lui-même est publié ces jours-ci dans Philosophie Magazine. Je ne l’ai pas encore lu et me garderait bien dans tirer des conclusions trop hâtives : il ne faut pas juger sans avoir tout examiné.
Avoir tout examiné, c’est ce que prétend avoir fait Onfray au sujet de Freud : après avoir lu tout son corpus (5000 pages), plus les brûlants « dossiers », comme le fameux Livre noir de la psychanalyse où une foule d’opposants à la psychanalyse tentent de démontrer la non scientificité de cette dernière, il parvient à certaines conclusions embrasées invitant vraisemblablement à en finir avec le Viennois barbu cocaïnomane amateur de cigares.
À en croire l’extrait de la vidéo publiée de leur entretien, cela ne plait pas entièrement à Jacques-Alain Miller, pourtant lacanien, qui reproche à la freudo-analyse onfrayenne de se fonder sur une sur-interprétation de textes mal traduits qui ne pourraient être bien compris que grâce à Lacan. C’est pourquoi Miller suggère de fonder une « Université populaire de psychanalyse » afin de populariser le freudisme et le protéger des vils mains du onfraïsme. Michel voit dans cette décision une sorte d’hommage qu’on lui ferait. Décidément, qu’est-ce qu’Onfray ?
[amtap book:isbn=2246769310]
15 juillet 2010 à 8:27
Je n’ai jamais dit que tout a été étudié. Loin de là !
Il y a 2 aspects de la psychologie:
Il y a l’aspect èpistémiologique et l’aspect thérapeutique. Le psychologue a pour mission d’aider et de traiter ses patients. L’aspect thérapeutique doit se plier à la science et à ses protocoles. Vous feriez-vous opérer par un chirugien qui soutiendrait que le coeur est à droite vu qu’Aristote l’a positionné à cet endroit et qu’il estime que les arguments d’Aristote sont indiscutables ?
D’un point de vue thérapeutique, il faut évaluer l’efficacité des traitements et la validité des théories. Cela implique des analyses quantitatives et qualitatives. Le patient à le droit de savoir par avance les probabilités de succès, les risques qu’il court. Il doit pouvoir juger objectivement les bénéfices qu’il doit retirer du traitement dans un délai raisonnable.
Dans le cas contraire, on rentre dans l’homéopathie: vous aurez un traitement à vie inutile qui soignera préventivement une maladie inexistante mais qui me paiera une piscine à vos frais.
La philosophie est une affaire d’opinion ou de foi comme la religion, car il est impossible de falsifier les idées de base. Les thèses philosophique sont déterminées par des mots auxquels on attribue un sens. Il est démontré, depuis Platon, qu’il n’est pas possible de réaliser une bijection entre les mots et leurs définitions. La linguistique a essayé de le faire, en vain. Alors on s’est tourné vers la sémantique qui a aussi échouée. Lisez le théorème de l’incomplétude de Kurt Godel. Dès lors, chaque mot admet plusieurs définitions. Donc avec les memes mots on définit plusieurs concepts. Chaque concept admet lui meme plusieurs interprétations différentes selon le système logique que l’on adopte. Chaque système logique est parfaitement valable qu’il soit formel, intuitioniste, linéaire …
De ce fait, l’acceptation ou la réfutation d’une thèse philosophique dépend des choix arbitraires que l’on fait.
Prenons exemple votre argumentation :
Vous avez écrit le 9 juillet : « Il faut voir que affirmer (avec la psychoanalysis) que on a perdu l’objet c’est supposer que il en a eu (qu’auparavant, il a eu objet) ».
Vous vous placez dans un système logique formel dans lequel vaut la règle du Tiers exclu. En effet, vous présupposé que soit on possède un objet, soit on ne le possède pas. Il n’y a pas d’autres solutions.
Pourquoi doit on se placer dans un système logique formel au lieu d’un système logique non formel voir linéaire ?
Votre choix est arbitraire. C’est donc une opinion.
En effet, je choisi un système logique intuitioniste ou la règle du tiers exclu ne s’applique pas autmatiquement. Je crée l’axiome : Je peux perdre un objet que je ne possède pas.
Dans ce système, votre objection n’a pas de sens. Les deux systèmes logiques sont parfaitement valables et acceptables.
En conséquence, pour pouvoir discuter, nous devons d’abord nous mettre d’accord sur le système logique, les règles, les définitions des mots, etc.
Mon opinion et ce n’est qu’une opinion parfaitement dis contestable qui ne prétend pas etre une vérité, est que la psychologie comme la psychanalyse, du fait qu’elles prétendent faire parties des sciences, elles doivent se soumettre aux règles qui régissent les sciences.
Si parcontre elles ne prétendent pas etre une science, alors elles sont libre de s’affranchir de la vérification expérimentale et de l’évaluation au meme titre que les religions. Dans ce cas, pour éviter toute confusion avec la science, elles doivent abandonner le langage scientifique et elles ne doivent pas prétendre soigner ou guérir les patients.
Ceci est une opinion et vous pouvez parfaitement la contester. Toutefois, vous devez admettre que lorsqu’on intervient sur un patient en position de faiblesse, qui n’a pas forcément toute sa lucidité et que l’on peut influencer gravement, il faut bien un cadre rigide. Peut-on accepter les pratiques du prétendu psychologue qui aidait ses patients en leur donnant des cocktails à base LSD et autres drogues sont-elles acceptables ?
Elle disait que oui parce que ses patients se sentaient bien après chaque séance à 220 euros …