Juin 16
Cinéma, Non classé Luccio
Esthétique, négation, privation, manque, Jacques Prévert, Marcel Carné, Diable, Baumgarten, Idée, Hegel, kant, Amour, Cinéma
Les Visiteurs du soir raconte l’histoire d’un amour qui échappe au diable, et d’un diable à qui l’amour échappe.
Pourtant, au début du film, le diable est à la manœuvre…
« … Or donc,
en ce joli mois de mai 1485
Messire le Diable
dépêcha sur terre
deux de ses créatures
afin de désespérer
les humains…
(Vieille légende française du XVe Siècle) »
Livre d’ouverture
Lire la suite »
Nov 19
Expliquer un mythe, c’est risquer d’en faire une fable superstitieuse. Car l’explication déplie, démembre, autopsie ; analyse le récit, disloque les hypothèses et autopsie une explication du monde maintenant morte ; la fable mythique, trop pressée de voiler le monde, serait incapable de l’expliquer.
Voyons pourtant ce que la fable apporte.
Jan 06
Les fêtes ne sont pas finies sur Morbleu ! : voici, en guise de cadeau et d’étrennes, un résumé des Essais esthétiques de ce bon David Hume, tels qu’on les trouve regroupés par Renée Bouveresse dans l’édition GF. Résumé qui, malheureusement, ne résume pas tant que ça : mais je jette ceci ici comme une bouteille à la mer ; peut-être cela sera-t-il utile à quelqu’un.
Lire la suite »
Juil 31
Il y a une esthétique chez Karl Popper. Elle est disséminée à de nombreux endroits, et il me semble que ses deux seuls grands développements se trouvent dans La quête inachevée et dans une conférence titrée « La création par l’autocritique dans les sciences et les arts » contenue dans À la recherche d’un monde meilleur. Peut-être aussi dans La télévision : un danger pour la démocratie. Surtout, on en trouve une application chez Ernst Gombrich, bien que ce dernier se soit surtout inspiré de sa philosophie générale plutôt que de l’esthétique « spéciale » que Popper a développé. Car c’est surtout au sujet de la musique que portent les idées de Popper − enfant, il voulait devenir musicien.
Lire la suite »
Nov 19
De plus en plus apparaissent dans les grandes villes des dispositifs très subtils destinés à prohiber aux SDF l’accès à certains lieux. Le fil barbelé interdit aux vaches d’aller plus loin, les filets posés sur les monuments défend au pigeons de les salir, de même que ces longs pics posés aux alentours des toits. À qui est imperméable au droit, à qui ne comprend pas les « no loitering, no trespassing », on agit avec des moyens physiques, matériels qui interdisent non plus juridiquement une chose, mais mécaniquement. Lire la suite »
Avr 26
Les musées sont souvent le lieu d’intenses débats entre les spectateurs au sujet des oeuvres d’art qu’ils peuvent rencontrer. Ils se font part, entre eux, de leurs impressions, parfois au point d’en faire profiter même ceux qui ne souhaiteraient pas entendre leurs opinions et voudraient pouvoir goûter à ce qui se présente devant eux dans la plus grande quiétude et dans un silence presque religieux, digne d’une assemblée de quakers. Hélas, cela est rarement possible, au point que dans ses Mémoires, Jean-François Revel propose que l’interdiction de parler qui est faite dans les cinémas soit étendue aux musées et même à toute oeuvre d’art. C’est peut-être un verdict sévère que celui-ci, et peut-être n’est-il justifié qu’en partie. Car, c’est presque un truisme, mais si les gens parlent devant un tableau, une sculpture, un édifice, c’est tout simplement parce qu’ils ont quelque chose à dire au sujet de l’oeuvre qui s’offre à eux. Quelque chose à dire, qui n’est pas nécessairement des plus intelligents – et c’est cela qui semble gêner Revel, mais quelque chose quand même. Le contenu de ce quelque chose est varié, mais d’une manière générale, il concerne la façon dont les gens ont compris ce dont il parle. Et s’il y a discussion, c’est parce qu’ils veulent en débattre avec les autres : leur dire comment ils l’ont compris et savoir comment eux l’ont compris. Pour Revel, la plupart des spectateurs qu’il entend autour de lui semblent mal comprendre, ou tout du moins, moins bien que lui ou certaines personnes, d’où son irritation, qui peut-être est justifiée.
Lire la suite »
Mar 21
Maurice Pradines (1874-1958) était une psychologue, ou simplement un philosophe selon le point de vue. Son imposant Traité de psychologie générale publié en 1949 renferme bien plus que ce que le simple titre laisse supposer. Bien plus qu’une réflexion se limitant à la seule psyché de l’homme, Pradines entreprend de situer et resituer le sujet dans son monde. Ce travail passe par l’expérience esthétique qui constitue une étape incontournable. Deux phrases de la troisième section du deuxième livre sur les « arts et les sciences » de ce traité sont ici commentées.
Lire la suite »
Nov 04
Dernier écrit de son vivant (1960), écrit à Aix au Tholonet, face au paysage de Cézanne, dans la maison La Bertrane.
D’après Claude Lefort, auteur de la préface, Merleau-Ponty à « la conviction que tous les problèmes de la philosophie doivent être repensés à l’examen de la perception, et qu’il a tiré cela de la lecture de Husserl (p V) »
« Le travail du peintre persuade Merleau-Ponty de l’impossible partage de la vision et du visible, de l’apparence et de l’être (p VII) »
Lire la suite »
Nov 01
L’expérience que je fais lors de ma rencontre avec une oeuvre d’art débouche systématiquement sur un jugement concernant la valeur que je suis susceptible de prêter à l’objet qui se présente à mes sens (est-ce beau ou est-ce laid), puis selon l’issue de ce jugement, au fait que je puisse tirer une certaine jouissance de ma rencontre avec cet objet. Que je goûte la chose (comme on goûte un plat pour tester de sa réussite), et que je la trouve belle, alors je vais pouvoir à nouveau la goûter pour en jouir (comme on va goûter un livre en le savourant). En goûtant une oeuvre d’art, je réalise deux choses : je la teste pour voir si elle me convient, puis je la savoure; je la trouve belle, puis j’en jouis.
Lire la suite »