S’il fallait, pour le plaisir ou pour tromper l’ennui, se risquer à tenter une expérience de pensée, je prendrais pour objet un philosophe, campé sur son estrade ou assis dans son fauteuil, un de nos chers philosophes in chair. Car c’est l’animal idoine à mon imagination paresseuse et persuadée, du caractère philosophie® de l’expérience de pensée. Faisons donc des sujets notre objet, et imaginons un philosophe. Plus précisément, un philosophe à qui l’on causerait technique.
Et puis, tout en outrecuidance, au seul prétexte d’avoir épuré une idée de quelques scories, j’oserai. J’oserai vous offrir, ainsi qu’à la face du monde, un nouveau principe, politico-économico-technique : leprincipe d’imagination. Tremblez ! Lire la suite »
Depuis quelques temps un bonheur m’accompagne, je deviens contemplatif. Je vois combien l’homme donne ses couleurs à la Terre. L’univers pourrait exister sans nous, mais, quand mes amis et moi fîmes la chenille, je le soupçonne d’avoir été content d’en être – et si je suis Spinoza, il l’était par nous.
En ce dimanche printanier qui défie, au moins ici à Lyon, les cycles usuels du climat du fait de sa maussaderie, Morbleu ! a l’honneur de vous donner à penser sur, justement, l’histoire, grâce à cette conférence/performance de Benjamin Efrati des Beaux-Arts de Paris :
Faire de la philosophie est aujourd’hui fondamentalement différent à hier. Plus exactement, faire de la philosophie est différent depuis au moins la fin du XIXe siècle. La période que l’on nomme la Belle Époque (disons, 1870 – 1914) ne l’était que de nom. Pendant que le monde se modernisait, les consciences européennes souffraient.
« Quand Jean-François Kahn devient philosophe ». Cette annonce méritait bien la une du Point de cette semaine1. C’est aussi écrit sur la tranche du magazine pour que les lecteurs archivant leurs numéros puissent retrouver facilement cet exemplaire annonçant cette si heureuse nouvelle. Jean-François publie ces jours-ci « un vrai traité de philosophie » (sic) « malicieusement intitulé Où va-t-on ? Comment on y va… » Problématique : « L’Histoire a-t-elle un sens ? Où le « progrès » nous mène-t-il ? »
Reconnaissons-le. Question titre et jeux de mots, on aura fait mieux. Mais c’est que je suis fatigué, après ce week end de Pâques passé à vagabonder dans les rues de Vienne, dans le froid, le vent, la pluie, parfois la neige, et même la nuit.
Ce conte a tout d’un conte de Grimm. Fortement improbable (« – comment ? Mais vous habitiez next door ? Et dire que je vous ai cherché jusqu’en Russie alors que vous étiez juste à coté ! Si en plus vous m’aviez dit que vous étiez Sarah Crewe lorsque je vous ai donné c’est 6 penies, on aurait économisé bien de la peine ! ») ; l’action est longue, dure des années, sans qu’il n’y ait pourtant une description fine des événements grâce à l’ellipse ; et surtout, la structure narrative, qui plonge une personne d’un rang social élevé dans la misère, qui va y faire pénitence, et qui va revenir à ce rend social.
Fukuyama pense que la démocratie libérale se trouve à la fin de l’histoire. Marx pensait que c’était la société sans classes. Du coup, Lénine, suivant le mot de Popper, « appuyait l’inévitable » afin de précipiter la chute de la société capitaliste. Il suffisait d’aider l’histoire à s’accélérer. De même, Fukuyama trouve que les néoconservateurs font preuve d’historicisme, puisqu’il pense que ceux-ci veulent « appuyer l’inévitable » arrivée de la démocratie.
« L’Amérique ne doit pas avoir honte de son nom de baptême. Le nom d’un homme ordinaire est mieux adapté à un pays démocratique » Stefan Zweig, Amerigo, p. 121.