Avr 30
Doxographies, Philosophie Oscar Gnouros
Guillaume d'Ockham, Pierre Abélard, Jean Roscelin, Guillaume de Champeaux, Avéroes, Formes, Universaux, Idées, Avicenne, Aristote, Platon, Saint Anselme
Les débats qui ont opposé Platon, Aristote et les autres, sur la nature des Idées et des Formes, se retrouvent au Moyen Âge. Cependant, les textes canoniques de l’Antiquité étant, pour la plupart, perdus, la question de la forme est débattue sur des bases nouvelles. De Platon, le Moyen Âge ne connaît guère que le Timée, et d’Aristote, quelques textes de la logique. On se fonde alors beaucoup sur les travaux et traductions de Boèce. Les auteurs du Moyen Âge connaissent les données du problème, mais pas la solution. En somme, ils sont conduits à réinventer la roue, indépendamment des réflexions de l’Antiquité. C’est ce qui rend la « querelle des Universaux » intéressante : elle n’est pas biaisée par les partis pris théoriques des Anciens. Elle est une réflexion quasi ex nihilo. Ce n’est qu’avec les Arabes (Avicenne, Avéroes, etc.) que la scolastique médiévale découvrit ce que l’Antiquité avait pu proposer comme solutions. Cette réflexion sur les Universaux est en revanche fondamentalement dépendante du contexte religieux de l’époque. Des préoccupations théologiques entrent en jeu. Le rapport des Idées aux choses est ainsi décisif pour, par exemple, la question de la Trinité ou de la transsubstantiation.
Lire la suite »
Mar 08
Dans le Traité de la nature humaine, David Hume entend passer les systèmes philosophiques devant « le tribunal de la raison humaine ». Ceux-là reposent d’après lui sur des « fondements insuffisants ». « Toutes les sciences sont plus ou moins reliées à la nature humaine », et, par conséquent, la philosophie aussi. Toutes dépendent « de la science de l’homme ». Il faut donc commencer par développer celle-ci. Par suite, on pourra même en attendre des améliorations pour la religion naturelle. « En prétendant expliquer les principes de la raison humaine, nous proposons en fait un système complet des sciences ». Cette science de l’homme doit « reposer sur l’expérience et sur l’observation ». On ne peut pas aller « au-delà de l’expérience » et il faut se méfier de « cette erreur qui consiste à imposer au monde ses conjectures et ses hypothèses comme les plus certains des principes ».
Lire la suite »
Juil 12
Tu cherches les clefs du Paradis ? Je raisonnerai classiquement, un peu de manière kantienne. Pris en son sens religieux, « Lieu où les âmes des justes jouissent de la béatitude éternelle », le Paradis reste un objet métaphysique dépassant les limites de notre sensibilité. Personne n’a jamais vu le Paradis. Ou en tout cas, personne n’en est revenu pour nous le dire, en dehors des récits mythologiques. Il sort du régime de la connaissance : il est impossible d’établir s’il existe, ou s’il n’existe pas.
N’étant pas un objet de connaissance, il reste toutefois un objet de croyance. On peut croire en son existence, ou bien ne pas y croire. Tout comme on peut croire ou ne pas croire en l’existence de Dieu, ou en l’immortalité de l’âme. C’est ici que l’affaire se corse, car elle divise.
Lire la suite »