Fév 16
Dernièrement, je songeais un peu naïvement à la méthode que Michel Onfray préconise en philosophie. Selon un certain nietzschéisme, étudier l’homme à partir de l’œuvre, et lire l’œuvre complète. Je songeais même à appliquer cette même méthode à Michel Onfray, d’une façon toute réflexive. Mais en fait, il est possible que j’abandonne le projet assez tôt.
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Jan 16
Voilà plusieurs semaines que la France se pose l’importante question d’accepter ou pas les quenelles dans son régime alimentaire. À Morbleu !, en bons Lyonnais, on ne pouvait rester sans réagir face à ces discussions qui placent au centre du débat un élément fondateur de notre civilisation, certes régionale, mais qui prétend toutefois, comme toutes les cultures, à l’universalisme.
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Juil 31
Il y a une esthétique chez Karl Popper. Elle est disséminée à de nombreux endroits, et il me semble que ses deux seuls grands développements se trouvent dans La quête inachevée et dans une conférence titrée « La création par l’autocritique dans les sciences et les arts » contenue dans À la recherche d’un monde meilleur. Peut-être aussi dans La télévision : un danger pour la démocratie. Surtout, on en trouve une application chez Ernst Gombrich, bien que ce dernier se soit surtout inspiré de sa philosophie générale plutôt que de l’esthétique « spéciale » que Popper a développé. Car c’est surtout au sujet de la musique que portent les idées de Popper − enfant, il voulait devenir musicien.
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Mai 11
Le conspirationnisme est cette tendance qu’ont certains esprits à voir des complots partout. Sans cesse, de manière compulsive, le conspirationniste [1] se pose la question policière : « mais à qui profite le crime ? » Car tout événement profite nécessairement à quelqu’un ou à quelque chose. Si une chose va mal, c’est qu’il y a un intérêt pour quelqu’un ou pour quelque chose à ce que ça le soit.
« Rien n’arrive jamais sans cause », énonce Leibniz dans sa formulation du principe de raison suffisante. Pour le conspirationniste, cette cause est toujours une cause intentionnelle : il y a une causalité finale qui fait que l’on peut attribuer la raison de nombreux faits à la responsabilité d’un actant. Cela conduit le conspirationniste à formuler une théorie du complot, bien souvent différente de ce qu’énonce l’histoire officielle, toujours subversive et sulfureuse.
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Avr 14
Lorsque l’on entend le mot « transcendantal », on pense immédiatement à deux personnes. Salvador Dali, qui usait abondamment de ce mot d’une façon bien particulière, mais qui relève peut-être plus de l’anecdote − quoique Dali ait lu Kant et bien d’autres philosophes, comme Nietzsche. Kant, qui fit de ce mot un usage proprement philosophique, et qui fut le premier à l’utiliser massivement dans sa philosophie : il parle en effet de philosophie transcendantale, de déduction transcendantale, de logique transcendantale, de liberté transcendantale, de sujet transcendantal, d’usage transcendantal, de réalisme transcendantal.
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Déc 29
L’intégrisme (j’entends par intégrisme le courant qui prône une lecture littérale, intègre du texte – et par fondamentalisme le courant cherchant à ramener une religion dans l’état où elle était à ses fondements, à son origine) est problématique : je ne suis pas sûr qu’il puisse exister une lecture plus authentique, plus pure, moins chargée d’interprétation qu’une autre. « Les faits scientifiques sont chargés de théorie » disait Popper : ils sont comme des choses-en-soi qui se phénoménalisent dans le cadre théorique qu’on leur fixe, et qui pourraient sans doute apparaître tout autre avec un autre cadre (en disant cela, je fais cependant moins du Popper que du Foucault, mais ça, ça n’intéresse que les coupeurs de cheveux en quatre, les enculeurs de mouches, et autres pinailleurs). Les textes aussi, les faits historiques également. Le Coran, donc, et la vie de Mahomet de même.
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Oct 27
Modes d'emploi Oscar Gnouros
Discours, Enoncés, Stratégie, Argument, Rhétorique, Vérité, Autorité, Foucault, Popper, Marx, Aristote
Peut-on à jamais en finir avec les arguments d’autorité du type : « c’est vrai parce que X l’a dit », « je le crois parce que X l’a dit », « X dit le contraire de Y donc je ne crois pas ce que dit ce dernier car moi je ne crois que X » ? Qui emploie ce genre d’argument se voit la plupart du temps disqualifié par l’interlocuteur qu’il pensait convaincre et qualifié de sophiste, au motif qu’un avis n’est pas nécessairement vrai parce que « magister dixit » : d’un point de vue strictement logique, la vérité d’un énoncé est indépendante de l’énonciateur. Qu’une opinion soit professée par Aristote ou proférée par un lambda ne la rend ni plus vraie ni plus fausse, et tout argument de ce type est par conséquent à ranger parmi les armes de la vile rhétorique, et non dans le canon d’une méthodologie scientifique rigoureuse.
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Juil 21
Doxographies Oscar Gnouros
Laërce, Revel, Hegel, Montaigne, Popper, Socrate, Pyrrhon, Descartes, Pinchard, Panichi, Berns, Rabelais
Hegel [1] refusait d’accorder à Montaigne le statut de philosophe, comme si celui-ci n’appartenait pas à l’histoire de la pensée, à l’histoire de la philosophie. Pourtant, il est clair que Montaigne s’avère décisif sur bien des points pour comprendre notre modernité. De Socrate, Montaigne tirait des leçons pratiques adaptées à son temps ; pour le lecteur de Montaigne d’aujourd’hui, il est possible d’en faire de même à partir des Essais. Car, n’en déplaise à Hegel, Montaigne marque un tournant dans la pensée européenne quant aux rapports qu’elle entretient avec le légendaire, la connaissance et l’homme. Par conséquent, quels enseignements peut-on tirer du, ou plutôt des socratismes de Montaigne ? Lire la suite »
Nov 02
Politique Oscar Gnouros
Pragmatisme, Centrisme, Conviction, Responsabilité, Bayrou, Russell, Weber, Morale, Popper, Aristote, Ethique, Machiavel, Politique
Bertrand Russell (1872 – 1970) avait coutume de rendre compte des atrocités du XXe siècle par le fait que l’humanité avait incomparablement progressé intellectuellement, mais que du point de vue moral, elle n’avait fait que du surplace, voire était retournée à l’âge de pierre. Si l’homme avait été capable d’entrer dans l’ère atomique, il fut incapable de se rendre compte que construire la bombe A pour l’envoyer sur une partie de l’humanité n’était pas acceptable. S’il avait été capable de développer techniques et technologies, il fut incapable de juger immoral de ne pas les utiliser dans des buts d’asservissement.
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