Articles pour le tag: Schopenhauer

Spinoza et l’araignée

Philosophie 7 commentaires »

Lorsqu’on coupe une fourmi bouledogue en deux, « une lutte s’engage entre la tête et la queue ». Lorsqu’on affame deux araignées puis qu’on les met l’une en présence de l’autre, ces dernières engagent un combat. Quel monde merveilleux que celui des insectes.

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L’insociable sociabilité des hérissons

Philosophie, Doxographies, Société 5 commentaires »

L’insociable sociabilité des hommes…

Kant, comme tous les grands auteurs, voit des choses que tout le monde devrait voir, mais que tout le monde sait oublier. Kant, comme beaucoup de philosophes allemands, veut résoudre beaucoup de problèmes, et là où certains creuseraient une observation, il la note en passant, car il a autre chose en tête. Par exemple, s’il s’intéresse à la rivalité des hommes au sein de la société, c’est lorsqu’il s’occupe de l’histoire des hommes – plus précisément dans la quatrième proposition de son Idée d’une histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique. Il y pense cet antagonisme comme le moteur du progrès dans les sociétés. En effet, à force d’être rivaux les hommes deviennent plus malins, puis préfèrent s’organiser des règles du jeux ; alors le Droit se développe, ça va mieux dans la Société, etc. Bref, les Lumières. L’attentif Emmanuel, même s’il a autre chose en tête, forge un concept précis et lui donne un nom qui claque : l’insociable sociabilité.
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Nom d’un Troll !

Choses dites, choses vues, Doxographies 5 commentaires »

Qui traîne un peu sur Internet a forcément eu affaire à un troll. Peut-être a-t-il lui-même été un troll, quoiqu’involontairement — imaginez-vous un seul instant qu’un gentil rédacteur de Morbleu puisse troller par vice ? Car oui, il y a des trolls involontaires, des maladroits… comme il peut y en avoir des fous [1]. Sur Morbleu on a eu un fou, son tartinage le disputait à sa démence (des récitations de Nietzsche et des listes des méchants animateurs de la TV).

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Qu’est-ce qu’on lit ?

Morblog 3 commentaires »

AmazonBig Brother vous espionne ; Morbleu ! aussi. Nous savons tout de vos habitudes de lecture. Non seulement quant à nos lumineux articles minutieusement distillés pour régaler vos malheureux neurones avides d’intelligence, mais également quant à certains livres que certains lecteurs achètent sur certains sites à partir de certains de nos articles.

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Ménage à trois

Sexus Empiricus 4 commentaires »

Arthur SchopenhauerSchopenhauer observait avec justesse que

La nature a fait hommes et femmes en nombre à peu près égal, et cependant n’a accordé aux femmes la faculté de reproduction et l’aptitude à donner du plaisir aux hommes que durant la moitié de leur vie et c’est ainsi qu’elle a dérangé dans son essence même la relation sexuelle humaine.

Schopenhauer, « Ménage à trois » in Parerga et Paralipomena

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La barbe !

Société 7 commentaires »

Arthur SchopenhauerOn peut même voir, comme symptôme extérieur de la grossièreté triomphante, la compagne habituelle de celle-ci, la longue barbe ; cet attribut sexuel au milieu du visage indique que l’on préfère à l’humanité la masculinité commune aux hommes et aux animaux. On veut avant tout un homme, et seulement après un être humain. La suppression de la barbe, à toutes les époques et dans tous les pays hautement civilisés, est née du sentiment légitime opposé : celui de constituer avant tout un être humain, en quelque sorte un être humain in abstracto, sans tenir compte de la différence animale de sexe. La longueur de la barbe a toujours, au contraire, marché de pair avec la barbarie, que son nom rappelle. Voilà pourquoi les barbes ont fleuri au Moyen Âge, ce millénium de la grossièreté et de l’ignorance, dont nos nobles contemporains s’efforcent d’imiter le costume et l’architecture.

Oussama Ben LadenLa barbe, dit-on, est naturelle à l’homme. Assurément : et pour ce motif elle lui convient parfaitement dans l’état de nature ; mais sa suppression lui convient de la même façon dans l’Etat civilisé. Celle-ci témoigne en effet que la force bestiale, dont le signe caractéristique est cette excroissance particulière au sexe mâle, a dû céder à la loi, à l’ordre et à la civilisation. La barbe augmente la partie animale du visage et la met en relief : elle lui donne par là son aspect si étrangement brutal : on n’a qu’à regarder de profil un homme à barbe pendant qu’il lit ! On voudrait faire passer la barbe pour un ornement : c’est un ornement que, depuis deux cents ans, on n’était accoutumé à trouver que chez les juifs, les Cosaques, les capucins, les prisonniers et les voleurs de grands chemins. La férocité et l’air atroce que la barbe imprime à la physionomie proviennent de ce qu’une masse respectivement sans vie occupe la moitié du visage, et la moitié exprimant le côté moral. En un mot, toute la pilosité est bestiale, tandis que la suppression est le signe d’une civilisation supérieure. La police est d’ailleurs en droit de défendre la barbe, parce qu’elle est un demi-masque sous lequel il est difficile de reconnaître son homme, et qui favorise tous les désordres.

Arthur Schopenhauer, Contre la philosophie universitaire (1851), Éditions Payot & Rivages, 1994, p. 117.

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Cyclosophie

Sport studies, Philosophie 1 commentaire »

La Dali mobileOn peut affirmer sans trop se tromper que de tous nos philosophes, seul Cioran fut véritablement cycliste. « J’ai parcouru la France entière à bicyclette » a-t-il un jour affirmé, mais il se ventait beaucoup.

 

Mais qu’auraient fait tous les autres philosophes, s’ils avaient pédalé ?

 

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Systèmes et fragments

Art, Philosophie Pas de commentaire »

MontaigneTolstoï, pour aller mourir, aurait pris la Bible et les Essais de Montaigne. Il n’a pas pris la Critique de la raison pure ou La phénoménologie de l’esprit. Ainsi, le fragment serait supérieur au système car on pourrait relire Montaigne comme la Bible indéfiniment, sans lassitude, en cherchant chaque jour quelque chose, et pas Kant ou Hegel.

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Du procureur

Politique Pas de commentaire »

La JusticeLe procureur se doit d’être un fin psychologue. Son but est de défendre la société, d’éviter la récidive de la part des malfaiteurs. Or, pour éviter cette récidive, le procureur étudie l’accusé. Il jugera de la peine en fonction du regret que celui-ci éprouvera face à son forfait. Le procureur pense que l’accusé ne recommencera pas s’il éprouve une certaine empathie vis-à-vis des victimes. Si l’accusé parvient à se mettre à la place de sa victime, d’éprouver le mal qu’il a commis, la peine sera plus faible. Finalement, la morale sur laquelle est fondée le système judiciaire est celle du sentiment, non de la raison : tout fonctionne à la pitié, dans le sens que Rousseau ou Schopenhauer donnent à se terme. Ce n’est pas parce que l’accusé comprend que son acte était incompatible avec l’impératif catégorique que celui-ci sera relaxé. C’est parce que celui-ci arrive à se mettre à la place de sa victime qu’il le sera. C’est un moyen plus sûr de s’appuyer sur le sentiment pour prévenir le crime que d’en appeler à la raison.

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L’exigence de la moralité prouve-t-elle l’existence de la liberté ?

Philosophie 5 commentaires »

Emmanuel Kant Rares sont les philosophes à se montrer d’accord sur le problème de la liberté; s’il leur arrive de s’accorder sur cette question, c’est plutôt pour montrer qu’il s’agit là d’une question d’importance, difficile. C’est que, comme le montre Kant dans la célèbre 3ème antinomie, la raison spéculative semble s’embourber sitôt qu’elle embrasse cette question. Mais pourquoi la raison veut-elle justement s’en occuper? Précisément parce qu’avec la question de la liberté, on a affaire à beaucoup plus que de la simple connaissance : on rentre dans le domaine de la vie pratique, de l’agir. En effet, si l’homme s’intéresse au problème de la liberté, c’est parce que la réponse à cette question influe directement sur son action, que l’homme y a un intérêt pratique. Ainsi, pour bon nombre de philosophes, il est impossible d’imaginer une morale sans l’existence de la liberté, au point que Kant, pour qui la raison spéculative se montrait incapable de répondre à cette question, allait jusqu’à dire que le simple fait que l’homme doive être morale suffit à prouver la liberté. On peut toutefois s’interroger sur ce qu’avance Kant ici : l’exigence de la moralité prouve-t-elle l’existence de la liberté? Lire la suite »