Lorsqu’on lui demandait de définir la modernité, Foucault confessait souvent un embarras. Il avouait ne jamais avoir bien compris ce que l’on entendait par cette idée, mis à part chez certains auteurs, comme Baudelaire. Dans son cas, la modernité apparaît alors davantage comme une « attitude », caractérisée, selon Foucault [1], par quatre points.
Articles de l'année 2010
Big Brother vous espionne ; Morbleu ! aussi. Nous savons tout de vos habitudes de lecture. Non seulement quant à nos lumineux articles minutieusement distillés pour régaler vos malheureux neurones avides d’intelligence, mais également quant à certains livres que certains lecteurs achètent sur certains sites à partir de certains de nos articles.
Foucault s’est toujours défendu d’être un structuraliste. Pour certaines raisons. L’une méthodologique : il fut un temps où il commençait à se méfier de ce qu’il nommait les « universaux », ces grandes idées (la Loi, la Démocratie, la Société, le Capitalisme, le Libéralisme), ces grands concepts, ces grandes choses par lesquelles se manifesteraient les Hommes et leur Histoire. Penser à partir de ces universaux conduit à hypostasier les notions auxquels ils font référence, à les croire comme existant de toute éternité. Penser l’histoire ainsi conduit à ce travers épistémologique que Popper nommerait l’historicisme : que l’histoire n’est que le lieu de l’accomplissement/réalisation de l’essence d’un concept. Au contraire, pour Foucault, il n’y a rien de général mais que du particulier. C’est le singulier qu’il convient de penser, en se méfiant des grandes idées.
Dans Le sexe en solitaire : Contribution à l’Histoire culturelle de la sexualité, Thomas Laqueur se pose la question de la masturbation, et notamment celle-ci : pourquoi a-t-on considéré, à un moment donné, que ça rendait sourd ? Entendons : pourquoi a-t-on tout fait, à un moment historique bien précis, pour considérer la masturbation comme une déviance, comme un fléau, comme quelque chose immanquablement corrélé à la folie, à la maladie, voire à la délinquance ?
David Hume, Traité de la nature humaine : le tribunal de la raison humaine
Doxographies 2 commentaires »Dans le Traité de la nature humaine, David Hume entend passer les systèmes philosophiques devant « le tribunal de la raison humaine ». Ceux-là reposent d’après lui sur des « fondements insuffisants ». « Toutes les sciences sont plus ou moins reliées à la nature humaine », et, par conséquent, la philosophie aussi. Toutes dépendent « de la science de l’homme ». Il faut donc commencer par développer celle-ci. Par suite, on pourra même en attendre des améliorations pour la religion naturelle. « En prétendant expliquer les principes de la raison humaine, nous proposons en fait un système complet des sciences ». Cette science de l’homme doit « reposer sur l’expérience et sur l’observation ». On ne peut pas aller « au-delà de l’expérience » et il faut se méfier de « cette erreur qui consiste à imposer au monde ses conjectures et ses hypothèses comme les plus certains des principes ».
Serait-ce par perversion exhibitionniste ? Serait-ce pour céder à la passion contemporaine de la transparence ? Serait-ce par vantardise ? Ou au contraire par humilité ?
Comme l’an dernier, comme il y a peu ou prou 365 jours, nous vous divulguons, fidèles et infidèles lecteurs, ce qu’il en est de Morbleu !
Lire la suite »
Voici une petite compilation de deux commentaires donnés au sujet du problème de l’open space, et plus largement au problème de l’organisation du travail contemporaine, réagissant à La dictature de l’« ambiantal » chez Yves Michaud et à L’open space l’a tuer chez Sciigno.
Pourquoi Twitter c’est bien, mais pas top – et Hayek contre Keynes
www.endredi(t), Morblog Pas de commentaire »Presque au même moment où nous inaugurions cette merveilleuse rubrique baptisée du merveilleux nom de www.endredi(t), nous débarquions sur Twitter. Or, il se trouve que ces deux choses, Twitter et www.endredi(t), se chevauchent quant à l’usage que l’on en fait ici. Dans les deux cas, nous y postons des liens jugés pertinents que nous rencontrons au hasard de nos cyber-détours sur Internet.
Après (et surtout avant) BHL, d’autres victimes de Jean-Baptiste Botul
Choses dites, choses vues 21 commentaires »En recherchant un peu sur Internet, on tombe facilement sur de nombreux textes où l’on considère Botul avec autant de sérieux, sinon plus, que Bernard-Henri Lévy (entendons, autant de sérieux que BHL en mit, car il est difficile de considérer BHL avec sérieux). Amazon et Google Books permettent en effet de faire des recherches sur l’ensemble du texte de certains ouvrages. Très instructif.
Retour sur l’affaire Bernard-Henri Lévy contre Jean-Baptiste Botul, un site de rencontres et Gainsbourg
Sexus Empiricus, Choses dites, choses vues, Cinéma Pas de commentaire »Notre semaine fut principalement marquée par trois choses : l’affaire Bernard-Henri Lévy contre Jean-Baptiste Botul, un site de rencontres et Serge Gainsbourg.
Concernant le premier point, remarquons tout d’abord qu’il existe un site partisan de notre « nouveau philosophe », lequel est cependant désormais de moins en moins jeune : La Règle du jeu. En effet, comme on peut le découvrir en cherchant un peu, le directeur n’est nul autre que Bernard-Henri Lévy, et l’un des conseillers Jean-Paul Enthoven, entre autres père de son ex gendre. Dès lundi et le début de la polémique, on y retrouvait en avant première le « bloc notes » de BHL paraissant habituellement dans Le Point en fin de semaine, où il prenait le parti d’en rire, de reconnaître s’être fait piégé : Vive Jean-Baptiste Botul !