Ce que je connais de Remirro d’Orca est bien simple, c’est ce qu’en dit Nicolas Machiavel quand il traite des « Des principats nouveaux que l’on acquiert par les armes d’autrui et la fortune », au chapitre 7 de son De Principatibus (Des Principats) qu’on traduit Le Prince, parce que voilà ! Il rappelle en incise comment César Borgia a traité son Lieutenant de la Romagne ; « parce que cette part est digne d’être remarquée et imitée par d’autres ».
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Articles de l'année 2012
Comment gagner les élections ? Que la volonté particulière est introuvable
Politique 2 commentaires »N’en déplaise aux méchants rousseauistes, le dernier épisode a montré que la prétendue « volonté générale », quand bien même on la considérerait exister, est introuvable. Si tant est qu’elle existe, elle existe de la même façon qu’une chose en soi pour Kant : une entité à laquelle on ne peut avoir accès directement, dont on ne sait l’existence que par la façon dont elle se phénoménalise à nous ; au mieux peut-on la penser, mais pas la connaître. De même, cette volonté générale que l’on pense fondatrice de tout le politique est obligée de se phénoménaliser suivant une certaine procédure. Lorsque les citoyens décident, ils doivent en passer par certaines procédures de décision, afin de faire émerger la volonté générale, et il y a presque autant de volontés générales qu’il y a de procédures de décision, si bien que le plus sûr moyen de gagner une élection consiste encore à choisir le mode de scrutin le plus favorable.
Comment gagner les élections ? Que la volonté générale est introuvable
Modes d'emploi, Politique 14 commentaires »« Démocratie » : étymologiquement, « le pouvoir dans le peuple » ; selon le mot de Lincoln, « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». Un vain mot ? C’est pourtant sur son paradigme que nos sociétés tâchent de se bâtir. Le Contrat social de Rousseau prétendait libérer l’homme en soumettant sa volonté particulière à la volonté générale s’exprimant dans les suffrages. « Quand on propose une loi dans l’assemblée du Peuple […] ; chacun en donnant son suffrage dit son avis là-dessus, et du calcul des voix se tire la déclaration de la volonté générale. Quand donc l’avis contraire au mien l’emporte, cela ne prouve pas autre chose sinon que je m’étais trompé, et que ce que j’estimais être la volonté générale ne l’était pas. [1] »
Aujourd’hui, dimanche 1er avril 2012, nous sommes à 21 jours du premier tour des élections présidentielles. Grande échéance : le moment pour le peuple français de se réunir et d’exprimer à l’unisson par sa volonté générale le choix du candidat qu’il veut voir succéder à Nicolas Sarkozy. Grande responsabilité pour chacun d’entre nous : voter est un droit, mais aussi un devoir, a fortiori en ces temps troublés où nous nous devons d’opter pour des représentants fiables, aptes, compétents. Ne fuyons pas devant cette tâche : occupons-nous de politique, si nous ne voulons pas que la politique s’occupe de nous. Morbleu !, après avoir beaucoup hésité, après s’être longtemps contenté d’un confortable apolitisme, après s’être trop complu du « mol oreiller » du scepticisme politique, décide de s’engager, de se lancer dans la bataille de la campagne. Morbleu ! tient aujourd’hui à annoncer son ralliement et son soutient au seul homme capable de relever le défi, de relever la France, de changer le monde et l’univers : Jacques Cheminade.
La prestation de Marine Le Pen jeudi dernier lors de l’émission Des paroles et des actes animée par David Pujadas fut remarquable par le non débat qui eut lieu (ou du débat qui n’eut pas lieu) avec Jean-Luc Mélenchon, où celle-ci tâchait de rester stoïque et aussi muette qu’un quaker face au contradicteur qu’on lui avait opposé. Cependant, mon attention était captivée par tout autre chose ; par quelque chose que mon penchant fétichiste n’avait encore jamais remarqué jusqu’à présent, lorsque par mégarde, mon regard se posait sur Marine Le Pen. Quelque chose qui, je pense, est bien plus qu’un « simple détail » de l’histoire de ces présidentielles : Marine Le Pen n’avait pas de boucles d’oreilles.
De l’hypoglycémie congénitale des Noirs d’Afrique, selon Georges Canguilhem
Doxographies, Sciences & techniques 7 commentaires »À l’heure où le sujet de philosophie pour classes terminales « toutes les cultures se valent-elles ? » est débattu jusqu’au plus haut sommet de l’État par les plus grands penseurs actuels, un petit détour par la page 111 du grand texte [1] Le normal et le pathologique de Georges Canguilhem montre que même chez ceux qui paraissent les plus irréprochables, au sein de la très respectée épistémologie « à la française », il y a un peu de linge sale − de linge noir.
Petit plagiat dans la Sociologie politique du sport de Jean-Marie Brohm
Sport studies 10 commentaires »Depuis quelques temps, je suis devenu expert en détection de plagiat. Dans les copies des étudiants, celui-ci est relativement facile à détecter. De nombreux signes le font sentir, à commencer par l’orthographe : lorsque, sur plus d’une phrase, la syntaxe est valide, les participes passés correctement accordés, les conditionnels et les futurs distingués, cela est l’indice d’un potentiel recopiage, ou plus simplement d’un copié/collé d’une page trouvée sur Internet [1].
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Une parenthèse mythologique de Bourdieu : idéologie du don et métempsychose platonicienne
Doxographies, Société 12 commentaires »Ce matin, j’ai été très dérangé par une parenthèse dans un texte de Pierre Bourdieu, au point que j’en textotais même ce bon Luccio :
« (le don, par exemple, qui, on le sait depuis le mythe d’Er de Platon, n’est pas facile à concilier avec une théorie de la liberté) »
Pierre Bourdieu, « Fieldwork in Philosophy », Choses dites, p. 25.
On ne devrait pas normalement être dérangé par une parenthèse : étymologiquement, il s’agit de quelque chose d’intercalé, d’accessoire. Mais Bourdieu est habitué à ce stratagème, qu’il partage avec Kant, en plus de son goût pour les phrases interminables à incises multiples : dissimuler des choses essentielles là où l’usage veut qu’on les identifie comme superflues.
Les fêtes ne sont pas finies sur Morbleu ! : voici, en guise de cadeau et d’étrennes, un résumé des Essais esthétiques de ce bon David Hume, tels qu’on les trouve regroupés par Renée Bouveresse dans l’édition GF. Résumé qui, malheureusement, ne résume pas tant que ça : mais je jette ceci ici comme une bouteille à la mer ; peut-être cela sera-t-il utile à quelqu’un.
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