Nov 27
Avant
Autrefois, je pouvais jouer à dire à mes amis que j’étais de droite. C’était facile. Il suffisait de ne pas se dire de gauche. Pour l’essentiel, c’était ne pas croire que déclarer soutenir le camp du bien suffisait à faire le bien. Ça ouvrait la conversation.
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Nov 19
Expliquer un mythe, c’est risquer d’en faire une fable superstitieuse. Car l’explication déplie, démembre, autopsie ; analyse le récit, disloque les hypothèses et autopsie une explication du monde maintenant morte ; la fable mythique, trop pressée de voiler le monde, serait incapable de l’expliquer.
Voyons pourtant ce que la fable apporte.
Nov 13
Lorsque j’étais petit, je valorisai deux fois les mythes. Enfant je m’attachai au merveilleux (combien je lisais ce dictionnaire de mythologie, et plus tard Dragon Ball ou Batman).
Ado, je pris les civilisations antiques pour des ados – pour des êtres préoccupés de vérité sans en être maîtres, et se racontant des histoires en attendant de savoir. Les ados se racontent mythes et légendes à propos des filles parce qu’ils ne savent pas (mais sait-on jamais ? veut-on savoir ?) ; les civilisations passées se racontaient mythes et légendes en guise d’hypothèses, et en attentant une science qu’elles n’avaient pas.
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Oct 25
Tu sais, le monde ne sera jamais comme tu souhaites qu’il soit. Aujourd’hui, tu luttes contre telle injustice qui te paraît révoltante. Soit elle s’installera, et tu continueras de lutter. Soit elle disparaîtra, et tu trouveras une autre lutte. Jamais ton âme, ton esprit de justice ne sera au repos. Ton combat est perpétuel. Il y aura toujours une injustice. L’injustice, c’est le tonneau des danaïdes que jamais tu ne parviens à finir. L’injustice, c’est l’outre d’Ulysse qui jamais ne tarit, à rendre soul un cyclope qui ne voit pas bien. Lire la suite »
Sep 23
La religion est protéiforme. Difficile à définir, comme on le sait, comme bien des choses. À la suite du structuralisme et de Levi-Strauss, on a toutefois tendance à la caractériser par trois choses : un ensemble de mythes, de rites, et ce sous l’égide d’un clergé. Pour ma part, j’aurais tendance à rajouter un quatrième élément, que l’on oublie trop souvent, tel le quatrième Beatles, Dalton ou Mousquetaire : la morale. Le christianisme se caractérise ainsi par exemple par un ensemble de croyances en la personne du Christ, par des rites (tel que faire maîgre le vendredi), par la reconnaissance de serviteurs de cette religion (comme le Pape chez les catholiques), mais également par la pratique d’une morale (comme la célèbre charité chrétienne).
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Août 16
Les PIQSOU 3 : Passantes, passants, en attendant d’achever le récit féerique d’un monde où la sidération fonctionne à l’explosion (car les étoiles jouissent d’explosions solaires), voici une petite considération esthétique et politique. Si les PIQSOU n’y apparaissent pas encore, s’y pointe déjà leur contraire le plus exact, j’ai nommé l’humour. Car une bonne façon de manquer d’humour, c’est de montrer sa supériorité face aux incohérences de l’autre.
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Août 11
Chers ingrats, chaires ingrates, si la lecture, cet été, de La Conjurations des imbéciles de John K. Toole vous malmène, n’ayez crainte, vous n’êtes pas les seuls. Les aventures d’Ignatius Reilly m’enchantèrent aussi ; et je me suis promis de lutter, moi aussi, contre toutes « ces insultes au bon goût et à la décence, à la géométrie et à la théologie ». Cordialement, Luccio.
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Août 09
Les PIQSOU 2 : Mes bons amis, voici le second temps du Morbleu promis. Il s’agit d’apprendre à se méfier de la cohérence, et donc de l’intelligence. Très paresseusement, aujourd’hui, je vous propose d’évoquer deux pensées fines, deux auteurs doués, mais aussi deux raisons de se méfier de la cohérence. Grâce au ciel, il s’agit de sujets que je ne maîtrise pas : je vais pouvoir faire vite.
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Août 02
Les PIQSOU 1 : Chères lectrices, chers lecteurs, je vous propose un Morbleu en quatre temps, afin d’égayer votre été d’une activité rédactionnel riche, d’alléger mes gros pâtés de prose, et d’entretenir l’illusion d’un Morbleu pas encore tout à fait moribond (même si nous fîmes récemment, à trois compères, deux photos : l’une de la rédaction de Morbleu, l’autre du lectorat ; je vous laisse deviner la photo où nous étions deux, et celle où il était un). Au quatrième temps, vous saurez pourquoi « PIQSOU ».
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Mai 31
S’il fallait, pour le plaisir ou pour tromper l’ennui, se risquer à tenter une expérience de pensée, je prendrais pour objet un philosophe, campé sur son estrade ou assis dans son fauteuil, un de nos chers philosophes in chair. Car c’est l’animal idoine à mon imagination paresseuse et persuadée, du caractère philosophie® de l’expérience de pensée. Faisons donc des sujets notre objet, et imaginons un philosophe. Plus précisément, un philosophe à qui l’on causerait technique.
Et puis, tout en outrecuidance, au seul prétexte d’avoir épuré une idée de quelques scories, j’oserai. J’oserai vous offrir, ainsi qu’à la face du monde, un nouveau principe, politico-économico-technique : le principe d’imagination. Tremblez !
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