Mes chers lecteurs, puisque Morbleu publie peu, parce que Oscar Gnouros pense ailleurs, et parce que je ne pense pas, osons la reconquête. La stratégie est facile : nous nous en prendrons à la futilité. Ici, dans les affiches.
Articles de l'année 2016
J’ai toujours eu du mal à comprendre ces poèmes sur la nature, les arbres qui nous regardent, les cerfs qui nous ignorent ou la mousse qui nous couve. J’ai du mal avec la poésie en général, à part l’érotisme ; le plus mauvais érotisme me rappelle au mécanique, aux sensations habituelles ou fantasmées, à la décence ; il est même possible d’y ajouter les parfums des fleurs des jardins, alors je les comprends et sais ce qu’ils expriment. Mais les poèmes sur la nature même m’échappent. Certes je devine l’impuissance, l’exhalation, l’air chaud ou froid, qui nous entoure, nous porte et nous traverse, mais les images ne me disent rien. Pourquoi ce putain d’arbre mériterait-il d’être étreint, lui dont les racines le campent si profond, le tronc si haut, et mes petits bras si fort ? M’enfin, c’est du bois. Le bois, c’est sympa, mais ça me laisse de marbre.
L’affaire Faust
Depuis quelques temps un bonheur m’accompagne, je deviens contemplatif. Je vois combien l’homme donne ses couleurs à la Terre. L’univers pourrait exister sans nous, mais, quand mes amis et moi fîmes la chenille, je le soupçonne d’avoir été content d’en être – et si je suis Spinoza, il l’était par nous.
C’est un fait : un grand nombre de textes sur Morbleu ! (au moins les miens), ont recours à Kant, bien souvent dans l’unique but de se foutre de sa gueule. Ce n’est pas programmé. Pas de maxime : tu dois te moquer de Kant dans ton prochain Morbleu !. C’est a posteriori, et non a priori, que je découvre cette corrélation. Mais celle-ci n’est sans doute pas sans fondement.