2010 : Morbleu ! on est encore là
Serait-ce par perversion exhibitionniste ? Serait-ce pour céder à la passion contemporaine de la transparence ? Serait-ce par vantardise ? Ou au contraire par humilité ?
Comme l’an dernier, comme il y a peu ou prou 365 jours, nous vous divulguons, fidèles et infidèles lecteurs, ce qu’il en est de Morbleu !
- 85541 visiteurs cette dernière année – soit une hausse de 345%, ce qui est bien supérieur à la croissance du PIB de la Chine. On peut donc s’en vanter, surtout que cela se fait grâce à un nombre très réduit de prisonniers politiques et sans solliciter plus que cela le travail forcé des enfants, qu’en outre cela dégage moins de CO2, même si ça rapporte beaucoup moins – mais que ça apporte beaucoup : oui, tous ces échanges avec vous, lecteurs !
- 10861 lecteurs ce dernier mois. Mais cela ne doit pas tromper. Parmi eux, à en croire les pages les plus consultées, un nombre impressionnant :
- de pervers, psychopathes, et autres déviants s’extasiant devant « La condamnation de Max Hardcore, entre prévention de la pédophilie et délit d’obscénité » ;
- d’amateurs de potins philosophiques, de délectant sur « Après (et surtout avant) BHL, d’autres victimes de Jean-Baptiste Botul » ;
- de délinquants et criminels, fomentant grâce à « De Jacques Mesrine à Tony Montana ».
- 73 articles brillamment écrits et commentés en grande partie par le désormais très célèbre Luccio, qui se destine décidément à une grande carrière de scoliaste.
Mais également :
- Une bonne soixantaine d’abonnés à notre flux RSS.
- Une trentaine à notre tout récent Twitter.
- Une trentaine de fans sur notre tout nouveau Facebook – tous sûrement prêts à beaucoup pour nous, et même bien plus.
- Une vingtaine d’abonnés à notre bon vieux Soup.io.
Signalons que dans ces quelques dizaines se cachent très certainement certaines personnes qui n’appartiennent pas strictement à nos familles ou entourage proche, et qui nous suivent par pure gratuité et désintéressement – car ce blog, disons-le très nettement, et désintéressant.
Pour citer incestueusement, voire onaniquement mes mêmes propos de l’an dernier, qui décidément conviennent et conviendront toujours aussi bien :
Cela peut sembler peu ? Qu’importe ! Comme le disait Charles Péguy, un bon journal doit perdre des abonnés.
Plutôt que de remercier un par un tous nos valeureux soutiens et d’en oublier puis par suite d’en perdre – par maladresse, qu’ils soient commentateurs, blogueurs, twitteriens ou simples mais exigeants lecteurs, je préfère me contenter d’un vibrant hommage collectif et général rempli d’un débordant et dégoûtant amour dans lequel chacun d’entre vous pourra puiser tant qu’il veut s’il le désire, pour se consoler de sa vie si elle semble si malheureuse, pour s’en désoler si elle est paraît au contraire si réjouissante.
Pour conclure – car sur un malentendu, tout est possible -, je citerai Luccio qui, un jour – ou peut-être une nuit ? -, dans une intuition métaphysique décisive, a très justement dit :
Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que l’Eternel retour ce n’est ni Nietzsche ni Deleuze, c’est Johnny.
Pour être encore plus juste, je dirais que l’Éternel Retour, bien plus que Johnny, c’est Morbleu ! – et que donc on ne s’arrête pas.