La morale de Dieu
Dire que les vérités de la religion sont compatibles avec les vérités de la raison, que le moine et le philosophe ne disent qu’une seule et même chose, une seule et même vérité (qui ne peut qu’être une), c’est dire que l’on pourrait se passer de religion puisqu’on peut se passer d’elle pour découvrir la vérité et ne plus se fier qu’à la seule raison.
Mais en fait, on dira que tout le monde n’arrive pas à découvrir ces vérités par la raison, que, par exemple, le bas peuple n’y parvient pas, que c’est pour cela qu’en définitive on a besoin de la religion : pour inculquer un peu de moralité dans la société qui est malheureusement bien souvent imperméable à la philosophie ; qu’en somme, la religion est un médium permettant de dire aux gens comment il leur faut agir.
Par conséquent, c’est donc qu’on reconnaît là une utilité sociale de la religion, et que la morale qu’elle prêche est donc utile à la société. La religion ne serait donc qu’un habillage de la raison (une ruse de la raison pourrait-on dire) permettant de faire admettre la morale découverte rationnellement, qu’on le veuille ou non. La morale religieuse est donc utilitariste ; Dieu est utilitariste.
[amtap book:isbn=2711611957]