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Onfray attaque Freud, Miller contre-attaque
Philosophie, Choses dites, choses vues 70 commentaires »Après Dieu, après Kant, la nouvelle cible de Onfray se nomme Freud. Un débat à ce sujet entre Jacques-Alain Miller et lui-même est publié ces jours-ci dans Philosophie Magazine. Je ne l’ai pas encore lu et me garderait bien dans tirer des conclusions trop hâtives : il ne faut pas juger sans avoir tout examiné.
Une expulsée, de la chirurgie, Heidegger, des obèses, des suppositoires, une métamorphose, de l’islam, encore de l’islam, toujours de l’islam, un hétérosexuel et Brigitte Fontaine
www.endredi(t), Morblog 6 commentaires »Le vendredi, c’était le jour très œcuménique du poisson, du sabbat, et de la prière. Vendredi, c’était aussi le nom de cet hebdomadaire qui paraissait chaque semaine ce même jour, qui ne créait pas de contenu et se contentait de reprendre celui produit par les blogueurs en l’imprimant sur du papier, qui semble néanmoins rencontrer certaines difficultés depuis quelques mois.
Le fumeux débat actuel sur la burka, sur « faut-il l’interdire ou bien la permettre ? », cache derrière sa fumée une ténébreuse question.
Les opposants à l’interdiction de la burka soutiennent qu’il est illégitime de pénaliser les tenues vestimentaires des individus, alors que le port de celles-ci n’a pas d’autre motif que la religion ou la tradition – ou quelque autre motif qui ne se discute pas : religion et tradition sont souvent des causes premières au-delà desquelles il est interdit, tabou de remonter dans l’argumentation, qu’il faut respecter, et pis c’est tout.
Michel Foucault, Naissance de la biopolitique, cours du 24 janvier 1979
Doxographies Pas de commentaire »L’art de gouverner de la raison d’État poursuivait des objectifs illimités sur le plan intérieur (État de police, pouvoir illimité sur les sujets), mais des objectifs limités sur le plan extérieur : il s’agissait d’empêcher qu’un des États européens ne parvienne à constituer une puissance hégémonique et reconstitue un Empire, une Europe à lui seul.
Alain Minc et François Pinault ont cosigné un éditorial paru dans Le Monde, dans lequel le « consultant et essayiste » intellectuel et technocrate, et le « président d’honneur du groupe PPR » entrepreneur et capitaliste, crient leur indignation quant à la déclaration de la Conférence des grandes écoles (CGE) par laquelle celle-ci s’offusque du quota de 30% d’élèves boursiers qu’on souhaiterait leur imposer.
L’intégrisme (j’entends par intégrisme le courant qui prône une lecture littérale, intègre du texte – et par fondamentalisme le courant cherchant à ramener une religion dans l’état où elle était à ses fondements, à son origine) est problématique : je ne suis pas sûr qu’il puisse exister une lecture plus authentique, plus pure, moins chargée d’interprétation qu’une autre. « Les faits scientifiques sont chargés de théorie » disait Popper : ils sont comme des choses-en-soi qui se phénoménalisent dans le cadre théorique qu’on leur fixe, et qui pourraient sans doute apparaître tout autre avec un autre cadre (en disant cela, je fais cependant moins du Popper que du Foucault, mais ça, ça n’intéresse que les coupeurs de cheveux en quatre, les enculeurs de mouches, et autres pinailleurs). Les textes aussi, les faits historiques également. Le Coran, donc, et la vie de Mahomet de même.
Comment lire dans les coupes de cheveux comme on lit dans les lignes de la main
Modes d'emploi 2 commentaires »La civilisation veut que l’on se coiffe, que l’on se débarrasse de l’excédent capillaire, pour des raisons certainement similaires à celles qui faisaient supposer à Schopenhauer qu’on se rase. Or, les enfants ne sont pas en mesure de se couper les cheveux eux-mêmes, surtout depuis que le politiquement correct et Françoise Dolto ont interdit qu’on les laisse jouer avec des ciseaux, des allumettes et des revolvers. Il revient souvent à un tiers de s’occuper de cette tâche.
Michel Foucault, Naissance de la biopolitique, cours du 17 janvier 1979
Doxographies Pas de commentaire »Le libéralisme poursuit ainsi la raison d’état. Il n’entre pas en rupture sur les fins, mais sur les moyens. C’est la raison du moindre état à l’intérieur de la raison d’état. C’est le gouvernement frugal. Il s’agit d’un nouvel art de gouverner inédit : on aboutit à l’idée que pour gouverner le mieux possible, il faut gouverner le moins possible. Ceci est possible par le branchement de l’art de gouverner, de la raison d’état sur l’économie politique.
Il y a cinq ans, lors de mon précédent voyage, ground zero était visible depuis la rue. Il y avait une stèle commémorative devant laquelle les gens aimaient se photographier en faisant de grands sourires, sans éprouver le moindre sentiment d’indécence.
Aujourd’hui, c’est en chantier et l’on ne voit rien. Les gens vont photographier et sourire dans un local ouvert spécialement à côté, un mémorial où toute la tragédie est racontée, où certaines reliques sont exposées, où une maquette du futur de ground zero est exhibée fièrement en attendant que des tours s’élèvent à nouveau dans le ciel – ce qui n’est pas pour demain compte tenu du manque de crédits -, où des produits dérivés sont vendus – avec toutefois une mention assurant que tous les bénéfices sont versés à une fondation.