Articles de l'auteur

Le télétravail, stade suprême du capitalisme

Economie 3 commentaires »

Frédéric Lefebvre

Dans un congé maladie, vous pouvez parfaitement être handicapé et maintenu à votre domicile sans pour autant avoir perdu ni vos facultés intellectuelles, ni votre énergie. (…) Plutôt que d’être éloigné très longtemps de votre travail et si vous souhaitez continuer de travailler et ne pas prendre le risque qu’à votre retour, les choses aient été bouleversées dans l’entreprise, cela peut vous donner une sécurité.

Frédéric Lefebvre, à propos de la proposition d’amendement sur le télétravail

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Postmodernité, communautarisme et multiculturalisme

Société 1 commentaire »

Jean-François LyotardSi on suit Lyotard, la postmodernité peut-être définie comme le temps où les grands récits de légitimation tels que l’émancipation de l’homme, le progrès, ou le sujet transcendantal n’ont plus de crédit. Aucun discours ou métarécit ne peut plus être jugé plus recevable qu’un autre pour légitimer la société. Au contraire voit-on se multiplier des micro-récits entrant en concurrence les uns les autres sans qu’aucun ne puisse légitimement revendiquer une quelconque supériorité sur les autres.

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Le tiers exclu (IV): prolégomènes à une critique de la raison socio-politique

Société 2 commentaires »
Texte 4 sur 5 de Le tiers exclu

DiogeneLuccio se désespère que son dernier texte sur l’euthanasie ne suscite pas les réactions qu’un tel sujet, et surtout une telle réflexion, mériterait. Il propose en effet quelque chose de neuf, qui – je cite son commentaire – « interroge les conditions de possibilité d’un débat, avançant que celles qu’on suppose acquises risquent de varier », déduisant ce qui pourrait advenir d’une procédure d’euthanasie institutionnalisée en prenant la méthode du catastrophisme éclairé, et constatant que l’égoïsme envisagé comme principe moral conduirait contre toute attente à se prononcer contre. Mais cette nouveauté dans l’argument laisse le public froid, ce même public qui fut plus disert sur une réflexion condescendante sur l’antisionisme, ou sur une autre parodique.

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Tyson : la boxe, la prison, la sagesse

Sport studies, Choses dites, choses vues 3 commentaires »

Mike Tyson

Vos années de prison ont été un cauchemar (Tyson a été condamné en 1992 à six ans de prison pour viol. Il a été libéré en mars 1995.) mais, parallèlement, elles vous ont permis de devenir une autre personne. Souffrir avant de changer : c’est la règle d’or ?

Pas pour tout le monde. Un grand philosophe grec a dit : « L’épreuve rend les plus forts encore plus forts, mais les plus faibles encore plus faibles. » Je crois qu’il a raison.

Vous lisez toujours autant ?

Beaucoup moins. Je passe mon temps devant la télévision, ce qui n’est pas bien. J’ai surtout lu en prison. Lorsque je suis rentré chez moi, on m’a fait suivre vingt ou trente cartons de livres et je me suis dit : « Je n’arrive pas à croire que mon cerveau soit parvenu à ingurgiter tout ça. »

Ces livres vous ont-ils aidés ?

Ils m’ont aussi beaucoup troublé. Les points de vue sont tellement contradictoires. Prenez Voltaire. Il est pessimiste de nature, et, dans le même temps, il a toujours trouvé les ressources pour s’attaquer aux institutions. Avec sa façon de se tenir en retrait, Gandhi m’a beaucoup déconcerté aussi…

Quel est votre livre de chevet ?

Si je dis Le Prince, de Machiavel, on va encore me traiter de fou. Mais il ne faut pas confondre l’homme et son œuvre. Les philosophes français détestaient Machiavel. Ses théories étaient peut-être malsaines, mais lui-même était vraiment cool !

Mike Tyson, « J’ai détesté me voir pleurer » in L’Equipe magazine, samedi 2 mai 2009, n°1398, p. 14.

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Rions un peu avec Kant

Doxographies, Modes d'emploi 3 commentaires »

Groucho MarxKant, ou tout du moins son œuvre, a la réputation d’être austère. Son refus de tout style ampoulé pour son aride philosophie se fonde sur le motif que Lire la suite »

Les ongles de Deleuze

Philosophie 6 commentaires »

Gilles DeleuzeDans les Pourparlers, qui sont à Deleuze ce que les Dits et Ecrits, en gros et en plus gros, sont à Foucault, on lit :

Deuxième exemple : mes ongles qui sont longs et non taillés. À la fin de ta lettre tu dis que ma veste d’ouvrier (ce n’est pas vrai, c’est une veste de paysan) vaut le corsage plissé de Marilyn Monroe, et mes ongles, les lunettes noires de Greta Garbo. Et tu m’inondes de conseils ironiques et malveillants. Comme tu y reviens plusieurs fois, à mes ongles, je vais t’expliquer. On peut toujours dire que ma mère me les coupait, et que c’est lié à Œdipe et à la castration (interprétation grotesque, mais psychanalytique). On peut remarquer aussi, en observant l’extrémité de mes doigts, que me manquent les empreintes digitales ordinairement protectrices, si bien que toucher du bout des doigts un objet et surtout un tissu m’est une douleur nerveuse qui exige la protection d’ongles longs (interprétation tératologique et sélectionniste). On peut dire encore, et c’est vrai, que mon rêve est d’être non pas invisible, mais imperceptible, et que je compense ce rêve par la possession d’ongles que je peux mettre dans ma poche, si bien que rien ne me paraît plus choquant que quelqu’un qui les regarde (interprétation psycho-sociologique). On peut dire enfin : « Il ne faut pas manger tes ongles parce qu’ils sont à toi ; si tu aimes les ongles, mange ceux des autres, si tu veux et si tu peux » (interprétation politique, Darien). Mais toi, tu choisis l’interprétation la plus moche : il veut se singulariser, faire sa Greta Garbo. En tout cas c’est curieux que, de tous mes amis, aucun n’a jamais remarqué mes ongles, les trouvant tout à fait naturels, plantés là au hasard comme par le vent qui apporte des graines et qui ne fait parler personne.

Gilles Deleuze, « Lettre à un critique sévère », Pourparlers 1972-1990, p. 13-14.

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Reductio ad hitlerum et relativisme

Philosophie 3 commentaires »

Léo StraussLa reduction ad hitlerum et le relativisme correspondent chacun à deux travers de la raison, deux attitudes opposées quant au problème de l’identité et de la différence, de l’un et du multiple, du même et de l’autre.

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L’université postmoderne

Doxographies 2 commentaires »

Jean-Francois LyotardEn ces temps où l’université française se plaît à manifester presque quotidiennement, il m’est apparu comme un devoir de faire connaître au monde, à commencer par l’élite du lectorat de Morbleu !, ce texte de Jean-François Lyotard tiré de La condition postmoderne, ouvrage paru en 1979. C’est un peu long, mais nécessaire. 1979, 2009 : 30 ans. Autodécrétons ce Lundi de Pâques journée mondiale de commémoration de Lyotard.
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Le néoconservatisme économique

Economie 1 commentaire »

G20On avait naguère désigné les rogue states comme cause profonde du dérèglement géopolitique. Parce que non fondés sur les règles les plus élémentaires de l’Etat de droit, des nations tels que l’Iran, la Corée du Nord, l’Afghanistan, l’Irak ou la Libye furent considérés comme constituant le terreau dans lequel s’enracinent toutes les menaces contre le monde libre – entendez l’Occident. En tant que cause essentielle, principale et principielle du mal, le renversement de ces régimes par les armes ou par d’autres moyens se justifiait, étape propédeutique à l’avènement de la démocratie universelle mondiale posée comme terme ultime par la néo-téléologie de la fin de l’histoire de Fukuyama.

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Les Experts à Lyon, ou Bouvard et Pécuchet au tribunal

Société, Choses dites, choses vues 4 commentaires »
Texte 2 sur 2 de Le procès d'Oullins

JusticeDeuxième moment remarquable du procès de Jean-Marie Garcia, le meurtrier d’Oullins. Après BHL, expert en racisme et surtout en charlatanerie, observons maintenant la démonstration d’autres experts, ceux de la balistique. Lire la suite »