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Voila plusieurs années que je me complets dans l’athéisme le plus forcené. Or, mes parents, sous la pression de ma grand mère qui était angoissée à l’idée que mon âme hère à jamais dans les limbes si je venais à décéder durant mes premiers jours passés sur Terre faute de sacrement, abusèrent de mon jeune âge pour me faire baptiser, et je suis ainsi inscrit dans les registres paroissiaux de la ville de K***, et donc catholique, même s’il est vrai que ma foi ne représente que le plus bas degré du catholicisme, et que, de Benoit XVI à moi, il y a une si grande distance que cela en donne une idée de ce que peut être l’infini – et donc de ce que pourrait être Dieu selon Saint Anselme : comme quoi, on en sort pas. (NDLR: voici une phrase que d’aucuns qualifieront abusivement de « proustienne », ce qui m’énerverait. Mais je te parlerai de cet abus un autre jour, car là n’est pas notre propos. Evitons de trop nous disperser).
Hier soir, je suis allé voir le feu d’artifice. C’est une expérience intéressante. Il est amusant de voir toutes ces personnes se précipiter pour y assister, et s’extasier devant ces feux : « Oh!… Bravo!… Oh!… ». La plupart de ces personnes doivent être les premières à maudire l’art non figuratif. En présence d’un Mondrian ou d’un Pollock, elles seraient les premières à sourire, à se moquer, à détourner le regard, à être indignées; bref, à tout sauf à prendre du plaisir.« Comment donc? De l’art, ça? »Mais face à ces explosions ne représentant rien, les gens sont indulgents. Même : ils sont captivés, encore plus que s’ils étaient face à une représentation artistique figurative, comme par exemple, devant L’école d’Athènes.
Lu dans Le Point n°1817 du jeudi 12 juillet 2007.
« [Que Bush soit à l’origine des attentats du 11 septembre 2001] Je pense que c’est possible. Je le pense d’autant plus que je sais que les sites [web] qui parlent de ce problème sont des sites qui ont le plus haut taux de visites (…) Je me dis que cette expression de la masse et du peuple ne peut pas être sans aucune vérité »
Christine Boutin, ministe de la Ville, en novembre 2006 dans l’émission politique sur le Web de Karl Zéro.
Tu cherches les clefs du Paradis ? Je raisonnerai classiquement, un peu de manière kantienne. Pris en son sens religieux, « Lieu où les âmes des justes jouissent de la béatitude éternelle », le Paradis reste un objet métaphysique dépassant les limites de notre sensibilité. Personne n’a jamais vu le Paradis. Ou en tout cas, personne n’en est revenu pour nous le dire, en dehors des récits mythologiques. Il sort du régime de la connaissance : il est impossible d’établir s’il existe, ou s’il n’existe pas.
N’étant pas un objet de connaissance, il reste toutefois un objet de croyance. On peut croire en son existence, ou bien ne pas y croire. Tout comme on peut croire ou ne pas croire en l’existence de Dieu, ou en l’immortalité de l’âme. C’est ici que l’affaire se corse, car elle divise.
Karl Popper, La société ouverte et ses ennemis, L’ascendant de Platon
Politique, Philosophie, Doxographies 6 commentaires »La société ouverte et ses ennemis est défini selon les propres mots de son auteur, Karl Popper (1902-1994), comme étant son « effort de guerre. » Il fut écrit pendant la Seconde Guerre mondiale par ce Viennois d’origine alors exilé en Nouvelle Zélande. Dans cet ouvrage, il cherche à cerner l’origine du totalitarisme. Il la trouve chez Platon, ou même avant chez Hésiode ou Héraclite sous des formes plus atténuées. C’est à la pensée politique totalitaire de Platon qu’est voué le premier tome.