Rares sont les philosophes à se montrer d’accord sur le problème de la liberté; s’il leur arrive de s’accorder sur cette question, c’est plutôt pour montrer qu’il s’agit là d’une question d’importance, difficile. C’est que, comme le montre Kant dans la célèbre 3ème antinomie, la raison spéculative semble s’embourber sitôt qu’elle embrasse cette question. Mais pourquoi la raison veut-elle justement s’en occuper? Précisément parce qu’avec la question de la liberté, on a affaire à beaucoup plus que de la simple connaissance : on rentre dans le domaine de la vie pratique, de l’agir. En effet, si l’homme s’intéresse au problème de la liberté, c’est parce que la réponse à cette question influe directement sur son action, que l’homme y a un intérêt pratique. Ainsi, pour bon nombre de philosophes, il est impossible d’imaginer une morale sans l’existence de la liberté, au point que Kant, pour qui la raison spéculative se montrait incapable de répondre à cette question, allait jusqu’à dire que le simple fait que l’homme doive être morale suffit à prouver la liberté. On peut toutefois s’interroger sur ce qu’avance Kant ici : l’exigence de la moralité prouve-t-elle l’existence de la liberté? Lire la suite »
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Que l’on cherche bien comment on fonde la morale. Par le théologique ? Dogme. Par la raison ? On retombe sur un dogme selon tous les raisonnements. Fondez-la sur la pitié : pourquoi devez-vous être pitoyable ? Parce que. Dogme. Sur la raison : pourquoi devriez-vous agir conformément à l’impératif catégorique ? Parce que. Dogme.
Dire que les vérités de la religion sont compatibles avec les vérités de la raison, que le moine et le philosophe ne disent qu’une seule et même chose, une seule et même vérité (qui ne peut qu’être une), c’est dire que l’on pourrait se passer de religion puisqu’on peut se passer d’elle pour découvrir la vérité et ne plus se fier qu’à la seule raison.
Si l’on oppose liberté et déterminisme, est-ce que l’échec du déterminisme entraîne la liberté ? Admettons-le, à titre d’hypothèse. En ce cas, il ne peut y avoir un déterminisme rigoureux que si on admet le réalisme épistémologique des théories, c’est-à-dire que les lois scientifiques nous parlent vraiment du monde. Mais pour Popper, ce n’est pas possible : une théorie scientifique doit nécessairement être falsifiable, qui pourra peut-être être falsifiée et qui devra l’être. Ainsi, une loi scientifique tombe toujours à coté ; il y a par conséquent une part de contingence, autrement dit, de hasard – de liberté?
Karl Popper. Pourquoi sa Logique est-elle écrite à la première personne – comme, semble-t-il, tous ses livres – et pourquoi parle-t-il toujours de sa théorie ? C’est, je pense, une conséquence épistémologique de sa philosophie. S’il parlait de la théorie en général, il serait dans une perspective conventionaliste, essentialiste, lamarckienne dans laquelle il tenterait de faire évoluer une théorie de l’intérieur ; au contraire, sa pensée est falsificationiste, nominaliste, darwinienne, où il y a des théories qui sont en concurrence les unes avec les autres, dont la sienne, et sont sélectionnées.
Un jour qu’il rentrait pédestrement chez lui, il aperçut sous l’essuie-glace de son véhicule qui était garé devant son fief une contravention ; celle-ci lui avait été dressée pour le motif qu’il était en stationnement gênant. Cela l’étonna tout d’abord, puis le scandalisa. Cela faisait maintenant bien 5 ans qu’il se garait ici dans cette rue déserte au même endroit, et cela n’avait jamais gêné personne ; personne ne lui avait jamais fait connaître le moindre motif de mécontentement ; quant à la maréchaussée, celle-ci se déplaçait rarement ici, et pour tout dire, aussi loin qu’il pouvait se souvenir, jamais il ne croisa un de leurs véhicules dans ce périmètre. C’est pourquoi il entreprit de téléphoner au numéro qui était indiqué sur son procès verbal. Lire la suite »
Un travail de titan à qui cela ne fait pas peur, concernant les faux-prophètes et autres charlatans. Il s’agirait de réfuter tous les astrologues, sorciers, gourous ainsi que ceux qu’on ne soupçonnerait pas : des politiques, des psychanalystes, etc. On montrera l’importance de la théorie du complot. On utilisera tous les penseurs, depuis la plus lointaine Antiquité, qui ont combattu l’obscurantisme, pour les réfuter : Kant, Popper, etc. On se réclamera volontairement du XVIIIe siècle. On pourra introduire à la manière de Kant avec Swedenborg : que l’on s’est ruiné à acheter les ouvrages de ces auteurs pour finalement les réfuter. On montrera que certains charlatans réfutent d’autres charlatans avec de mauvais arguments, car les bons arguments pourraient les faire tomber eux aussi ; s’ils le font, c’est simplement pour s’assurer leur monopole du charlatanisme : ainsi Gerard Miller qui n’hésite pas à rentrer dans le lard des astrologues mais cela avec des arguments fragiles ; s’il en prenait de robustes, tel que la falsification de Popper, son marxisme et sa psychanalyse tomberaient avec lui.
C’était les soldes. Je partais en ville pour acheter quelque chose. Quelqu’un, je ne sais comment, est monté dans ma voiture. Il m’a demandé de m’arrêter près d’une Caisse d’Epargne car il souhaitait la braquer ; cela tombait bien car je souhaitais retirer également de l’argent. Nous entrions dans l’établissement, puis, alors qu’il était au guichet, j’attendais précautionneusement derrière lui mon tour pour retirer de l’argent. C’est alors que j’ai eu une illumination : il me fallait partir, car on me croira certainement complice de son forfait ; la coïncidence de ma présence exactement contemporaine pouvant sembler curieuse. Je me précipitais vers la sortie, mais trop tard, le mal était fait, ou était entrain de se faire ; le truand avait sorti son arme et demandait à tout le monde de se plaquer au sol ; je parvins quand même à sortir, et essayais d’appeler la police avec mon portable.
Le terme fut créé en 1828 par Krause pour désigner son propre système dans System der Philosophie. Il désigne initialement les doctrines voulant signifier que tout est en Dieu, en opposition au panthéisme pour lequel tout est Dieu. Il semble toutefois que le terme fut employé dès le XVIIIe siècle par Jacobi ou même par Renouvier.
Par la suite, certains historiens de la philosophie ont utilisé ce terme pour distinguer certains systèmes d’autres. Ainsi, pour Guéroult, le système de Spinoza n’est pas panthéiste mais plutôt panenthéiste. Cela se réfère à un passage de l’Ethique, I, proposition 15 où Spinoza dit effectivement que tout est en Dieu. En revanche, pour d’autres, Spinoza reste panthéiste.
Ma critique va surtout à l’éditeur plutôt qu’à l’auteur de l’ouvrage. Il se trouve en effet que celui-ci est fort mal traduit. Préférez lire ce texte en Allemand ou en Anglais si vous lisez l’une de ces deux langues. De plus, cet ouvrage est composé dans sa plus grande partie de différents articles. Or, il n’est fait mention nulle part de la source ni même de la date. Il devient impossible de se replacer dans le contexte des propos d’Einstein. Parfois, on a du mal à comprendre pourquoi Einstein écrit telle chose, et on prend l’auteur pour un demeuré, en raison de cet oubli de la mention des sources, puisque l’on ne sait pas pourquoi il dit telle chose qui semble totalement déplacée au regard des paragraphes précédents et suivants – je pense en particulier à ce paragraphe composé de deux lignes intitulé « Félicitations à un critique. »