Nov 19
Expliquer un mythe, c’est risquer d’en faire une fable superstitieuse. Car l’explication déplie, démembre, autopsie ; analyse le récit, disloque les hypothèses et autopsie une explication du monde maintenant morte ; la fable mythique, trop pressée de voiler le monde, serait incapable de l’expliquer.
Voyons pourtant ce que la fable apporte.
Nov 13
Lorsque j’étais petit, je valorisai deux fois les mythes. Enfant je m’attachai au merveilleux (combien je lisais ce dictionnaire de mythologie, et plus tard Dragon Ball ou Batman).
Ado, je pris les civilisations antiques pour des ados – pour des êtres préoccupés de vérité sans en être maîtres, et se racontant des histoires en attendant de savoir. Les ados se racontent mythes et légendes à propos des filles parce qu’ils ne savent pas (mais sait-on jamais ? veut-on savoir ?) ; les civilisations passées se racontaient mythes et légendes en guise d’hypothèses, et en attentant une science qu’elles n’avaient pas.
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Août 16
Les PIQSOU 3 : Passantes, passants, en attendant d’achever le récit féerique d’un monde où la sidération fonctionne à l’explosion (car les étoiles jouissent d’explosions solaires), voici une petite considération esthétique et politique. Si les PIQSOU n’y apparaissent pas encore, s’y pointe déjà leur contraire le plus exact, j’ai nommé l’humour. Car une bonne façon de manquer d’humour, c’est de montrer sa supériorité face aux incohérences de l’autre.
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Août 11
Chers ingrats, chaires ingrates, si la lecture, cet été, de La Conjurations des imbéciles de John K. Toole vous malmène, n’ayez crainte, vous n’êtes pas les seuls. Les aventures d’Ignatius Reilly m’enchantèrent aussi ; et je me suis promis de lutter, moi aussi, contre toutes « ces insultes au bon goût et à la décence, à la géométrie et à la théologie ». Cordialement, Luccio.
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Août 09
Les PIQSOU 2 : Mes bons amis, voici le second temps du Morbleu promis. Il s’agit d’apprendre à se méfier de la cohérence, et donc de l’intelligence. Très paresseusement, aujourd’hui, je vous propose d’évoquer deux pensées fines, deux auteurs doués, mais aussi deux raisons de se méfier de la cohérence. Grâce au ciel, il s’agit de sujets que je ne maîtrise pas : je vais pouvoir faire vite.
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Août 02
Les PIQSOU 1 : Chères lectrices, chers lecteurs, je vous propose un Morbleu en quatre temps, afin d’égayer votre été d’une activité rédactionnel riche, d’alléger mes gros pâtés de prose, et d’entretenir l’illusion d’un Morbleu pas encore tout à fait moribond (même si nous fîmes récemment, à trois compères, deux photos : l’une de la rédaction de Morbleu, l’autre du lectorat ; je vous laisse deviner la photo où nous étions deux, et celle où il était un). Au quatrième temps, vous saurez pourquoi « PIQSOU ».
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Mai 31
S’il fallait, pour le plaisir ou pour tromper l’ennui, se risquer à tenter une expérience de pensée, je prendrais pour objet un philosophe, campé sur son estrade ou assis dans son fauteuil, un de nos chers philosophes in chair. Car c’est l’animal idoine à mon imagination paresseuse et persuadée, du caractère philosophie® de l’expérience de pensée. Faisons donc des sujets notre objet, et imaginons un philosophe. Plus précisément, un philosophe à qui l’on causerait technique.
Et puis, tout en outrecuidance, au seul prétexte d’avoir épuré une idée de quelques scories, j’oserai. J’oserai vous offrir, ainsi qu’à la face du monde, un nouveau principe, politico-économico-technique : le principe d’imagination. Tremblez !
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Mai 02
Mes chers lecteurs, puisque Morbleu publie peu, parce que Oscar Gnouros pense ailleurs, et parce que je ne pense pas, osons la reconquête. La stratégie est facile : nous nous en prendrons à la futilité. Ici, dans les affiches.
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Mar 09
J’ai toujours eu du mal à comprendre ces poèmes sur la nature, les arbres qui nous regardent, les cerfs qui nous ignorent ou la mousse qui nous couve. J’ai du mal avec la poésie en général, à part l’érotisme ; le plus mauvais érotisme me rappelle au mécanique, aux sensations habituelles ou fantasmées, à la décence ; il est même possible d’y ajouter les parfums des fleurs des jardins, alors je les comprends et sais ce qu’ils expriment. Mais les poèmes sur la nature même m’échappent. Certes je devine l’impuissance, l’exhalation, l’air chaud ou froid, qui nous entoure, nous porte et nous traverse, mais les images ne me disent rien. Pourquoi ce putain d’arbre mériterait-il d’être étreint, lui dont les racines le campent si profond, le tronc si haut, et mes petits bras si fort ? M’enfin, c’est du bois. Le bois, c’est sympa, mais ça me laisse de marbre.
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Fév 04
L’affaire Faust
Depuis quelques temps un bonheur m’accompagne, je deviens contemplatif. Je vois combien l’homme donne ses couleurs à la Terre. L’univers pourrait exister sans nous, mais, quand mes amis et moi fîmes la chenille, je le soupçonne d’avoir été content d’en être – et si je suis Spinoza, il l’était par nous.
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