Jan 07
Avez-vous déjà eu un désir vraiment original ? Avez-vous trouvé le Rock’N’Roll cool sans voir un type cool en écouter ? Peut-être, ça arrive. Mais n’estimez-vous pas davantage les conseils de ceux que vous admirez, au point que cela puisse gouverner votre goût ? Ecoutez-vous ces derniers parce qu’ils savent repérer ce qui est bon, ou parce qu’est bon ce que ces derniers repèrent ?
Jouons le jeu d’une anthropologie du désir, et suivons Spinoza. Nous ne désirons pas une chose parce qu’elle est bonne, mais c’est parce qu’elle est bonne que nous la désirons, dit-il approximativement dans son Ethique []. Présentons la chose en deux temps, l’appétit et le choix du plat [].
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Juin 21
Footballeurs
Pourquoi le football est-il le sport le plus populaire de la planète ? Parce qu’il se joue avec les pieds, mieux : parce qu’il requiert une certaine dextérité des pieds, une pexdérité [1]. Or travailler cette dernière plaît aux jeunes enfants, qui prennent plaisir à voir s’épanouir toutes leurs qualités naturelles. Jean-Jacques Lui-Même n’eut pas craint d’ajouter les jeux de ballons aux loisirs d’Emile. En tout cas il eut compris leurs succès dans les cours d’école du monde. Lire la suite »
Avr 05
Puisque désormais le vendredi tout est permis, voici la petite histoire d’Epictète.
Alors qu’il était esclave, et un jour qu’il avait dû trop parler, il se vit mettre sa jambe dans un étau. Ce qui est bien la preuve que son maître n’était pas trop malin, car certains finirent par payer Epictète pour l’écouter parler, mais surtout parce qu’un bon bâillon eut suffi. M’enfin, il en avait peut-être besoin pour lui lire son courrier. Ainsi Epictète finit boiteux. Voilà, bonne nuit.
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Mai 10
Ce 8 mai, alors que je tentais d’écrire un petit Morbleu qui ne verra peut-être pas le jour au lieu de m’adonner à des activités sérieuses, je me suis dis que la note de bas de page que j’envisageais était un peu longue pour être claire, et abordait un sujet trop grave pour n’être qu’une note de bas de page. Il s’agit d’une réflexion qui m’est venue suite à la lecture d’un texte de Hegel. Lire la suite »
Avr 15
Lénine au travail (eh oui)
Je me plais à imaginer le plagiaire en train d’écrire. Recroquevillé sur lui-même, un livre sur ses genoux, ou sur son bureau, calé sur les bonnes pages par un tiroir de bureau ou un clavier d’ordinateur. Voilà notre homme qui ne cesse de faire des aller-retour entre ce qu’il lit et ce qu’il écrit, telle une taupe. Quand il écrit, ce livre fait partie de lui, comme un recueil d’idées au coin de sa tête ; il y pioche à l’envi.
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Mar 01
Lorsque je lis Romain Gary, parmi mille sensations et morceaux d’intelligence, j’ai l’impression d’un mélange de Nietzsche et de Levinas : méfiance vis-à-vis du Moi, éloge du féminin, etc.
Dans mon panthéon personnel Gary est au sommet. Il a même quelques pouvoirs. Ainsi, il donne du sens aux propos apparemment abscons du philosophe juif [1], ou rend sensible à la profonde gentillesse comme à la réelle générosité qui anime les écrits de Nietzsche — qui, tel que je le lis, n’est pas un méchant mais un gentil, un Gary plus fou, plus métaphysicien. Ces penseurs font partie du même giron, que je ne maîtrise pas encore assez.
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Jan 11
Looper, film hollywoodien de XX avec XX et YY, est un bon divertissement, un succès critique et public [0]. Vous me direz c’est normal, il y a Emily Blunt dedans. Je vous encouragerai alors à être un peu moins superficiel. Passons. C’est surtout un film avec du voyage dans le temps, ce qui est toujours agréable car on continue d’y penser en sortant de la projection : « mais comment est-ce qu’il peut faire ceci alors qu’il a fait cela avec son double du futur revenu dans le présent qui pour lui est son passé ? » Pourtant ce n’est pas cet aspect que je vais souligner (devant vos yeux auxquels je conseille d’être ébahis parce qu’ils seraient allés voir le film). Au contraire.
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Jan 04
Stefan Zweig vous présente Sébastien Castellion
La semaine dernière, alors que je m’étais promis d’être actif, j’ai lu des trucs inutiles et vu des amis. Ainsi, j’ai parcouru l’immense Conscience contre violence de Stefan Zweig [1]. Un livre magnifique où l’auteur rappelle tout le mal qu’il y a à dire de Calvin, et l’assassinat [2] genevois de Michel Servet. Avec en prime la révélation du vrai héros de l’affaire : Sébastien Castellion. Lire la suite »