Il y a des jours dans la vie qu’on ne sait pas trop comment remplir. Pourquoi alors ne pas produire un texte ? Quand on ne sait pas dessiner, ça reste un moyen amusant de se distraire, surtout si on peut trouver un lecteur, ça flatte. Or, moi, j’ai une combine, je propose un texte à Oscar pour son blog. Il le relit chaque fois, pour faire semblant de corriger les fautes, et parce que je perds régulièrement l’adresse de connexion pour administrateur Morbleu. Un problème demeure, il faut trouver un sujet, pis, un sujet gnourosien. Et de Michel Foucault, d’actualité ou même de polémique, je suis incapable, en tout cas aujourd’hui. Moi [ça fait deux fois Moi, pas assez « mort de l’auteur » pour Morbleu, mais sous pseudo, l’auteur a-t-il besoin de mourir ?], ce dont je veux parler, c’est de la bande dessinée Soda. Tome au scénario, Gazzoti au dessin (Warnant pour les premiers tomes), de Becker (puis Cerise) à la couleur, cette série sombre partage quelque chose de l’univers de certains Spirou et des Petit Spirou, la faute sans doute au scénariste.
Articles pour la catégorie : 'Art'
Diam’s chante Ma France à moi, et comme elle pourrait le dire, j’ai la haine ; je me sens visé. Je ne comprenais pas comment cette chanson pouvait prétendre être la chanson de l’année aux Victoires de la Musique, n’ont-ils pas lu le texte ? (Texte ou pas, ils veulent vendre)
Pourtant, Diam’s chante Ma France à moi et je trouve ça impressionnant. Ce n’est pas l’impressionnant devant la nullité, je ne suis pas confondu, j’admire, je trouve ça juste, simple, efficace.
Suis-je schizophrène ? Diam’s l’est-elle ? le sommes nous ensemble ? Je ne pense pas. Le monde est-il compliqué et surprenant ? Je crois que c’est le cas. Je crois aussi que Diam’s l’oublie ; mais aussi que ce monde est surprenant à cause de Diam’s. Hegel observait Napoléon et écrivait la Phénoménologie de l’Esprit, je n’observe que Diam’s et j’écris un billet. En outre, je ne suis pas Hegel, et tant mieux, ça va vous permettre, ainsi qu’à moi-même, de comprendre ce que je vais dire.
Voilà bientôt une semaine que le premier article de Luccio est à la une sur Morbleu !. Or, comme ne l’a pas dit Héraclite, « la roue tourne », et il est temps de remettre la lumière sur les écrits du seul qui le mérite vraiment, c’est-à-dire moi. Mais que ses fans léotardiens déjà nombreux se rassurent : Luccio reviendra bientôt – il planche, m’a-t-on dit, sur un « nouveau paradigme linguistique ».
Un jour, Roland Barthes mourut alors qu’il se rendait au Collège de France, percuté par la camionnette d’une blanchisserie.
Comme cette mort était pour le moins inattendue, notre auteur n’eut pas le loisir de s’occuper de détruire ses notes, ses esquisses, ses ébauches, ses travaux, ses journaux, en un mot, tous les textes qui allaient devenir posthumes, orphelins de leur auteur.
L’existence de ces textes posait évidemment la question de leur éventuelle publication, de la même manière qu’il y eut et qu’il y a débat pour Foucault, Kafka, Nietzsche et autres grands noms. Qu’en pensait l’auteur ? Qu’en pensait son testament ? Qu’en pensait son exécuteur testamentaire ? Qu’en pensaient ses proches ? Qu’en pensait le public ? Pouvait-on légitimement publier posthumement ? Si la dernière volonté de l’auteur l’interdisait, pouvait-on y déroger ?
Jacques Villeglé (Quimper 1926) n’est pas qu’un simple lacéreur (lacérateur ?) d’affiches. Cet ambassadeur de la réalité citadine, qui colla les murs des rues sur les murs des musées, fut aussi un grammairien de l’urbanité. En 1969, lendemain de révolution, alors que De Gaulle reçoit Nixon, il reconstitua cet alphabet socio-politique qui sans cesse hurle sur les murs de nos villes, composé de ces lettres détournées de leur calligraphie orthodoxe par les tags ou autre graffitis.
Lire la suite »
Hier soir, je suis allé voir le feu d’artifice. C’est une expérience intéressante. Il est amusant de voir toutes ces personnes se précipiter pour y assister, et s’extasier devant ces feux : « Oh!… Bravo!… Oh!… ». La plupart de ces personnes doivent être les premières à maudire l’art non figuratif. En présence d’un Mondrian ou d’un Pollock, elles seraient les premières à sourire, à se moquer, à détourner le regard, à être indignées; bref, à tout sauf à prendre du plaisir.« Comment donc? De l’art, ça? »Mais face à ces explosions ne représentant rien, les gens sont indulgents. Même : ils sont captivés, encore plus que s’ils étaient face à une représentation artistique figurative, comme par exemple, devant L’école d’Athènes.
Ce conte a tout d’un conte de Grimm. Fortement improbable (« – comment ? Mais vous habitiez next door ? Et dire que je vous ai cherché jusqu’en Russie alors que vous étiez juste à coté ! Si en plus vous m’aviez dit que vous étiez Sarah Crewe lorsque je vous ai donné c’est 6 penies, on aurait économisé bien de la peine ! ») ; l’action est longue, dure des années, sans qu’il n’y ait pourtant une description fine des événements grâce à l’ellipse ; et surtout, la structure narrative, qui plonge une personne d’un rang social élevé dans la misère, qui va y faire pénitence, et qui va revenir à ce rend social.
Quand une jeune fille nous dit aujourd’hui qu’elle croit aux contes de fées, il faut entendre que celle-ci est une jeune fille de la plèbe, du commun, de la populace, ou que sais-je encore, et que celle-ci s’attend un jour à ce que le prince charmant vienne et l’élève à un statut social supérieur, royal.