Avr 29
Récemment, Luccio s’est attelé avec succès à la résolution d’une importante énigme philosophique, celle de la légende d’Épictète et de sa jambe serrée dans l’étau : a-t-il crié ou pas pendant qu’on la lui brisait ? Poursuivons aujourd’hui cette cure de « fact checking » philosophique par une autre question tout aussi importante : Michel Foucault considérait-il, oui ou non, le fist-fucking comme du « yoga anal » ?
Lire la suite »
Avr 05
Puisque désormais le vendredi tout est permis, voici la petite histoire d’Epictète.
Alors qu’il était esclave, et un jour qu’il avait dû trop parler, il se vit mettre sa jambe dans un étau. Ce qui est bien la preuve que son maître n’était pas trop malin, car certains finirent par payer Epictète pour l’écouter parler, mais surtout parce qu’un bon bâillon eut suffi. M’enfin, il en avait peut-être besoin pour lui lire son courrier. Ainsi Epictète finit boiteux. Voilà, bonne nuit.
Lire la suite »
Avr 30
Les débats qui ont opposé Platon, Aristote et les autres, sur la nature des Idées et des Formes, se retrouvent au Moyen Âge. Cependant, les textes canoniques de l’Antiquité étant, pour la plupart, perdus, la question de la forme est débattue sur des bases nouvelles. De Platon, le Moyen Âge ne connaît guère que le Timée, et d’Aristote, quelques textes de la logique. On se fonde alors beaucoup sur les travaux et traductions de Boèce. Les auteurs du Moyen Âge connaissent les données du problème, mais pas la solution. En somme, ils sont conduits à réinventer la roue, indépendamment des réflexions de l’Antiquité. C’est ce qui rend la « querelle des Universaux » intéressante : elle n’est pas biaisée par les partis pris théoriques des Anciens. Elle est une réflexion quasi ex nihilo. Ce n’est qu’avec les Arabes (Avicenne, Avéroes, etc.) que la scolastique médiévale découvrit ce que l’Antiquité avait pu proposer comme solutions. Cette réflexion sur les Universaux est en revanche fondamentalement dépendante du contexte religieux de l’époque. Des préoccupations théologiques entrent en jeu. Le rapport des Idées aux choses est ainsi décisif pour, par exemple, la question de la Trinité ou de la transsubstantiation.
Lire la suite »
Jan 18
Lecteur de Morbleu, bonne année à toi ! Puisqu’il est d’usage de faire des vœux, je te souhaite une bonne santé, beaucoup de lectures passionnantes sur ce blog fabuleux et surtout, le plus important, de l’amour. Séduis, sois séduit, aime et jouis, et carpe diem. Tu me diras que c’est facile à dire, ou au contraire bien inutile de ton côté. Mais la séduction n’est pas une mince affaire ; quant à la jouissance, n’est-ce pas un peu déplacé d’en parler ainsi tout de go ? Que nenni, car la séduction et la jouissance dont je voudrais te parler aujourd’hui n’ont rien à voir avec la drague balourde des night clubs ou la consommation brutale des corps. Plaisir, jouissance, séduction, tout cela requiert bien plus qu’un simple déballage physique, comme le démontrent Roland Barthes et Jean Baudrillard. Allez, hop, en route pour une petite immersion dans leurs analyses, histoire de commencer l’année du bon pied !
Lire la suite »
Nov 08
Il y a quelques temps Oscar Gnouros, ce brave Oscar, m’accueillit à la terrasse d’un bistrot et m’informa comment trier ses amis grâce aux précieux conseils d’Aristote. Après avoir commandé un monaco, je le remerciai pour ses propos intelligents. Puis je lui rappelais quelques judicieuses remarques du sieur Descartes.
Lire la suite »
Oct 16
L’insociable sociabilité des hommes…
Kant, comme tous les grands auteurs, voit des choses que tout le monde devrait voir, mais que tout le monde sait oublier. Kant, comme beaucoup de philosophes allemands, veut résoudre beaucoup de problèmes, et là où certains creuseraient une observation, il la note en passant, car il a autre chose en tête. Par exemple, s’il s’intéresse à la rivalité des hommes au sein de la société, c’est lorsqu’il s’occupe de l’histoire des hommes – plus précisément dans la quatrième proposition de son Idée d’une histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique. Il y pense cet antagonisme comme le moteur du progrès dans les sociétés. En effet, à force d’être rivaux les hommes deviennent plus malins, puis préfèrent s’organiser des règles du jeux ; alors le Droit se développe, ça va mieux dans la Société, etc. Bref, les Lumières. L’attentif Emmanuel, même s’il a autre chose en tête, forge un concept précis et lui donne un nom qui claque : l’insociable sociabilité.
Lire la suite »
Juil 02
Jean-Jacques Rousseau est à la mode. L’année 2012 est celle du tricentenaire de sa naissance. L’agrégation de philosophie lui a même rendu hommage cette année en le faisant figurer à son programme. [1] L’agrégation de lettres modernes en fait de même pour 2013 en inscrivant les Confessions dans son programme. [2]
Lire la suite »
Fév 08
À l’heure où le sujet de philosophie pour classes terminales « toutes les cultures se valent-elles ? » est débattu jusqu’au plus haut sommet de l’État par les plus grands penseurs actuels, un petit détour par la page 111 du grand texte [1] Le normal et le pathologique de Georges Canguilhem montre que même chez ceux qui paraissent les plus irréprochables, au sein de la très respectée épistémologie « à la française », il y a un peu de linge sale − de linge noir.
Lire la suite »
Jan 11
Ce matin, j’ai été très dérangé par une parenthèse dans un texte de Pierre Bourdieu, au point que j’en textotais même ce bon Luccio :
« (le don, par exemple, qui, on le sait depuis le mythe d’Er de Platon, n’est pas facile à concilier avec une théorie de la liberté) »
Pierre Bourdieu, « Fieldwork in Philosophy », Choses dites, p. 25.
On ne devrait pas normalement être dérangé par une parenthèse : étymologiquement, il s’agit de quelque chose d’intercalé, d’accessoire. Mais Bourdieu est habitué à ce stratagème, qu’il partage avec Kant, en plus de son goût pour les phrases interminables à incises multiples : dissimuler des choses essentielles là où l’usage veut qu’on les identifie comme superflues.
Lire la suite »
Jan 06
Les fêtes ne sont pas finies sur Morbleu ! : voici, en guise de cadeau et d’étrennes, un résumé des Essais esthétiques de ce bon David Hume, tels qu’on les trouve regroupés par Renée Bouveresse dans l’édition GF. Résumé qui, malheureusement, ne résume pas tant que ça : mais je jette ceci ici comme une bouteille à la mer ; peut-être cela sera-t-il utile à quelqu’un.
Lire la suite »