Francfort, vers 1799-1800, Hegel découvre l’économie : seul le marché permet réellement la satisfaction du désir de chacun (et l’individuation des désirs). Via les marchandises, les lois et la monnaie, les désirs individuels collaborent et se détruisent peu. Malheureusement le Droit, reposant sur une propriété privée non limitée, n’empêche pas les exclus ; pis, il les paupérise. Comment, donc, faire avec les avantages du marché, mais au-delà du marché ?
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Articles pour la catégorie : 'Histoire'
Où l’on se surprend en plein délire professoral
Histoire, Choses dites, choses vues 7 commentaires »Aujourd’hui, je crois avoir proprement déliré. Faisant preuve d’un intellectualisme des plus forcenés, ou d’un matérialisme linguistique, j’ai accusé la substance d’être responsable des guerres de religion. Rien de moins.
Ce 8 mai, alors que je tentais d’écrire un petit Morbleu qui ne verra peut-être pas le jour au lieu de m’adonner à des activités sérieuses, je me suis dis que la note de bas de page que j’envisageais était un peu longue pour être claire, et abordait un sujet trop grave pour n’être qu’une note de bas de page. Il s’agit d’une réflexion qui m’est venue suite à la lecture d’un texte de Hegel. Lire la suite »
Conférence minute sur l’Histoire, par Benjamin Efrati
Art, Choses dites, choses vues, Histoire Pas de commentaire »En ce dimanche printanier qui défie, au moins ici à Lyon, les cycles usuels du climat du fait de sa maussaderie, Morbleu ! a l’honneur de vous donner à penser sur, justement, l’histoire, grâce à cette conférence/performance de Benjamin Efrati des Beaux-Arts de Paris :
Stefan Zweig vous présente Sébastien Castellion
La semaine dernière, alors que je m’étais promis d’être actif, j’ai lu des trucs inutiles et vu des amis. Ainsi, j’ai parcouru l’immense Conscience contre violence de Stefan Zweig [1]. Un livre magnifique où l’auteur rappelle tout le mal qu’il y a à dire de Calvin, et l’assassinat [2] genevois de Michel Servet. Avec en prime la révélation du vrai héros de l’affaire : Sébastien Castellion. Lire la suite »
Ce que je connais de Remirro d’Orca est bien simple, c’est ce qu’en dit Nicolas Machiavel quand il traite des « Des principats nouveaux que l’on acquiert par les armes d’autrui et la fortune », au chapitre 7 de son De Principatibus (Des Principats) qu’on traduit Le Prince, parce que voilà ! Il rappelle en incise comment César Borgia a traité son Lieutenant de la Romagne ; « parce que cette part est digne d’être remarquée et imitée par d’autres ».
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Oscar vous a déjà parlé du premier long-métrage de l’histoire du cinéma : A birth of a nation (La Naissance d’une nation), de D.W. Griffith, que je n’ai pas vu. En revanche, j’ai vu l’autre grand film du cinéaste, Intolerance : Loves’ Struggle troughout the ages (Intolérance : la lutte de l’amour à travers les âges). C’était il y a quelques années – à l’âge où on peut enfin acheter de la bière aux USA. C’est même à l’occasion de ce film que j’ai croisé l’histoire. Peut-être que ce film ne fut que l’occasion d’un sentiment appelé à naître chez le brillant esprit que je suis et que j’étais. Mais dire comment il le fut pourrait aider quelques bourrins à progresser comme j’ai pu le faire.
Ces jours derniers fut arrêtée une courtisane, c’est-à-dire une honnête femme publique, nommée Corsetta, qui vivait dans l’intimité avec un Maure habillé en femme et avec lequel elle avait fait, je ne sais comment, connaissance. Tous deux furent promenés ensemble dans la Ville en signe de scandale. La femme portait une robe de velours noir traînant à terre et sans ceinture. Le Maure avait, comme à l’habitude, des vêtements de femme. Ses mains étaient fortement liées derrière son dos. Tous ses habits, y compris la chemise, étaient relevés jusqu’au nombril, de sorte que tout le monde pouvait voir ses testicules, autant dire ses organes sexuels, et avoir la preuve de la supercherie. Quand ils eurent fait le tour de la Ville, Corsetta fut relâchée. Mais le Maure fut jeté en prison et y resta jusqu’au samedi 7 de ce mois d’avril, quand on le fit sortir des prisons de la tour de Nona en compagnie de deux autres brigands.
Devant eux s’avançait un sbire monté sur un âne et portant attachés au bout d’un bâton les testicules coupés à un juif coupable de rapports charnels avec une chrétienne. Ils furent conduits a Campo de’ Friori. Là, les deux brigands furent pendus. Le Maure fut placé sur un tas de bois, attaché à la colonne de la potence et étranglé. Pour cela, on lui mit une corde au cou ; puis, avec un bâton placé derrière la colonne, on tordit fortement la corde. Après cela, on mit le feu au tas de bois, qui s’éteignit à cause de la pluie. Toutefois, ses jambes, se trouvant plus près du feu, furent brûlées.
Johannes Burckard, Dans le secret des Borgia. Journal du cérémoniaire du Vatican (1492-1503), pp. 252-253.
Le CIO est par certains comparé à une organisation presque mafieuse. Pour ceci, on ne peut qu’être d’accord. Le fonctionnement de cette institution est des plus opaques et critiquable, et le récent scandale de corruption des membres du CIO autour des JO de Salt Lake City de 2002 achève la démonstration.
Alexis de Tocqueville, L’Ancien Régime et la Révolution
Doxographies, Histoire, Philosophie, Politique Pas de commentaire »Il y eut au XVIIIe siècle bien des révolutions libérales. Notamment l’américaine, dont Tocqueville (1805 – 1859) étudia d’une certaine manière les effets dans le désormais classique De la démocratie en Amérique qui est, plus largement, une lecture de la civilisation américaine.
L’Ancien Régime et la Révolution, texte plus tardif du même Tocqueville, tente quant à lui de cerner les causes qui enfantèrent une autre révolution : la française de 1789.
La thèse que présente Tocqueville est que la Révolution française ne constitue pas une rupture dans l’histoire de France. Il y a pour lui une continuité entre l’avant et l’après. La Révolution n’est pas sortie de rien. L’Ancien Régime était fondé sur un terreau de liberté qui contenait ainsi les premiers germes de son effondrement. Pour Tocqueville, la Révolution ne fit qu’abolir les derniers privilèges féodaux pour compléter les libertés déjà acquises progressivement jusqu’au XVIIIe siècle.
L’extrait présenté ci-dessous est tiré d’un des derniers chapitres du livre. Dans les pages précédentes, Tocqueville montra en quoi maintes libertés que l’on croit faussement être les fruits de la Révolution existaient déjà durant l’Ancien Régime. Après avoir minutieusement reconstitué ce paysage pré-révolutionnaire, il montre comment la Révolution en est sortie presque nécessairement.