Articles pour la catégorie : 'Société'
De plus en plus apparaissent dans les grandes villes des dispositifs très subtils destinés à prohiber aux SDF l’accès à certains lieux. Le fil barbelé interdit aux vaches d’aller plus loin, les filets posés sur les monuments défend au pigeons de les salir, de même que ces longs pics posés aux alentours des toits. À qui est imperméable au droit, à qui ne comprend pas les « no loitering, no trespassing », on agit avec des moyens physiques, matériels qui interdisent non plus juridiquement une chose, mais mécaniquement. Lire la suite »
De la police scientifique
Cinéma, Choses dites, choses vues, Sciences & techniques, Société Pas de commentaire »Chaque fois qu’ils sont programmés sur la télévision, Les Experts battent des records d’audience. On se passionne pour cette série télévisée qui met en scène une police qui serait enfin devenue scientifique. Exit les détectives et inspecteurs ancienne mode à la Sherlock Holmes ou Hercule Poirot dont les instruments et méthodes « d’arrière-garde » furent incapables de faire tomber (a)droitement un Henri Désiré Landru ou une Marie Besnard ; le chasseur de crime d’aujourd’hui porte une blouse blanche (parfois non, car il faut pouvoir reconnaître les acteurs – ce pourquoi on porte aussi rarement des charlottes sur les scènes de crime -, ainsi que montrer jambes et décolletés), utilise les armes de la techno-science et progresse par conjectures et réfutations – la médecine n’est pas en reste : le Docteur House est un médecin qui théorise, réfléchit, expérimente, teste, se trompe, recommence, etc.
Diam’s chante Ma France à moi, et comme elle pourrait le dire, j’ai la haine ; je me sens visé. Je ne comprenais pas comment cette chanson pouvait prétendre être la chanson de l’année aux Victoires de la Musique, n’ont-ils pas lu le texte ? (Texte ou pas, ils veulent vendre)
Pourtant, Diam’s chante Ma France à moi et je trouve ça impressionnant. Ce n’est pas l’impressionnant devant la nullité, je ne suis pas confondu, j’admire, je trouve ça juste, simple, efficace.
Suis-je schizophrène ? Diam’s l’est-elle ? le sommes nous ensemble ? Je ne pense pas. Le monde est-il compliqué et surprenant ? Je crois que c’est le cas. Je crois aussi que Diam’s l’oublie ; mais aussi que ce monde est surprenant à cause de Diam’s. Hegel observait Napoléon et écrivait la Phénoménologie de l’Esprit, je n’observe que Diam’s et j’écris un billet. En outre, je ne suis pas Hegel, et tant mieux, ça va vous permettre, ainsi qu’à moi-même, de comprendre ce que je vais dire.
Le Scepticisme est-il un vilain défaut ?
Tout porterait à le croire, tout au moins dans l’engagement politique. Marcel Conche (Pyrrhon ou l’Apparence) nous apprend que si Pyrrhon d’Elis était prêtre, c’était sans doute par ironie. Etre sceptique, c’est peut-être empêcher la véritable action. Alors il n’y a pas lieu de s’étonner de voir le groupe Facebook du collectif « Sauvons l’Europe » écrire ceci :
« L’association Sauvons l’Europe s’est donnée pour ambition de lutter contre l’euroscepticisme rampant au sein de la société française, notamment parmi l’électorat de gauche, en prolongeant le débat démocratique né au cours de la campagne référendaire sur le sens du projet européen ». http://www.facebook.com/home.php?ref=home#/group.php?gid=23381327545&ref=mf
Si on suit Lyotard, la postmodernité peut-être définie comme le temps où les grands récits de légitimation tels que l’émancipation de l’homme, le progrès, ou le sujet transcendantal n’ont plus de crédit. Aucun discours ou métarécit ne peut plus être jugé plus recevable qu’un autre pour légitimer la société. Au contraire voit-on se multiplier des micro-récits entrant en concurrence les uns les autres sans qu’aucun ne puisse légitimement revendiquer une quelconque supériorité sur les autres.
Le tiers exclu (IV): prolégomènes à une critique de la raison socio-politique
Société 2 commentaires »Luccio se désespère que son dernier texte sur l’euthanasie ne suscite pas les réactions qu’un tel sujet, et surtout une telle réflexion, mériterait. Il propose en effet quelque chose de neuf, qui – je cite son commentaire – « interroge les conditions de possibilité d’un débat, avançant que celles qu’on suppose acquises risquent de varier », déduisant ce qui pourrait advenir d’une procédure d’euthanasie institutionnalisée en prenant la méthode du catastrophisme éclairé, et constatant que l’égoïsme envisagé comme principe moral conduirait contre toute attente à se prononcer contre. Mais cette nouveauté dans l’argument laisse le public froid, ce même public qui fut plus disert sur une réflexion condescendante sur l’antisionisme, ou sur une autre parodique.
Le monde contemporain est compliqué, certaines choses bien simples semblent attendre qu’on se penche dessus avec un peu de bon sens pour être résolues. Ce serait le cas de l’euthanasie. Certains médecins et autres membres du personnel médical euthanasient leurs « patients » (oui je mets des guillemets, parce que faudra voir si le patient doit patienter, dès lors qu’on le fait mourir, la demande d’endurance semble réduite) et risquent, en droit, la prison, d’autre part, des patients ne peuvent bénéficier d’une « mort douce », qu’ils ont pourtant choisi librement (j’aurais bien écrit sans contraintes, mais je pense que l’état de santé en demeure une, disons qu’ils se sont décidés sans subir l’influence de leur entourage). Il devient alors incompréhensible qu’on ne décide pas dans notre beau pays, si fort en création juridique, un nouveau cadre juridique, comparable à ce qui se fait en Suisse ou aux Pays-Bas, qui sont pourtant des pays de crétins. Et ce d’autant plus qu’il semblerait que les procédures légales actuelles seraient abracadabrantesques.
Voilà une revendication légitime et résolue.
Les Experts à Lyon, ou Bouvard et Pécuchet au tribunal
Choses dites, choses vues, Société 4 commentaires »Deuxième moment remarquable du procès de Jean-Marie Garcia, le meurtrier d’Oullins. Après BHL, expert en racisme et surtout en charlatanerie, observons maintenant la démonstration d’autres experts, ceux de la balistique. Lire la suite »
Le Journal de 13H de France 2 a récemment diffusé dans le cadre de leur feuilleton diffusé quotidiennement un « document exceptionnel », selon les mots d’Élise Lucet, puisqu’il s’agissait d’un reportage sur un procès d’assises. On le sait, la Justice se veut secrète. Elle aime le huis clos et consent rarement à se montrer publiquement aux yeux de ceux au nom desquels elle est pourtant rendue. Des procès d’assises, on ne connait habituellement que ces croquis d’audience vaguement impressionnistes et les maigres compte-rendus des journalistes tenus devant les bâtiments des institutions, qui prétendent à eux seuls valoir publicité complète.