I love Paris
J’étais déjà allé quelques fois à Paris. Mais ce n’est que ce week-end que j’ai vraiment visité cette ville.
Que dire? Que ça a marché. Au propre, comme au figuré. Il faisait beau, 32°C. Mes semelles sont maintenant plus usées et moi plus bronzé.
Ce week-end, c’était la nuit du 4 août, et les privilèges ont effectivement été abolis : sur les Champs-Elysées, les pauvres relatifs tels que moi peuvent désormais boire un Coca© dans le Quick© qui partage son mur avec le George V© et ses clients fortunés capables de payer un café à 6,50 EUR. C’est pour ce genre de choses qu’on a coupé des têtes. Un de mes ancêtres était représentant du Tiers Etat, mais personne ne sait s’il a voté ou non la décapitation de Louis XVI. Cependant, j’ai quand même mangé un hamburger au Planète Holywood© à 15 EUR, avec une bière à 4,50 EUR, puis un Summer Drink (un Minute Maid à l’orange avec une boule de glace de citron dedans) à 7 EUR au Häagen-Dazs© d’en face.
La Tour Eiffel est comme Dieu : elle est partout. Tu peux prendre n’importe quelle photo, elle sera toujours présente. Comme les touristes. Il y en a toujours un quelque part, même dans les endroits les plus improbables. Moi et ma copine sommes également partout : nous allons faire partie des soirées diapositives (fait-on encore de telles soirées?) de dizaines, de centaines, de milliers de personnes provenant du monde entier qui ne savaient pas comment faire pour ne pas nous avoir dans leur cadre. Qu’ils ne pestent pas car ils encombrent eux aussi nos cartes mémoires.
Aux Invalides, crois-moi ou pas, mais il y avait un accident : une voiture retournée. Une curieuse morbidité me la fit prendre en photo. Heureusement, plus de peur que de mal. Car n’aurait-ce pas été le comble que de finir invalide aux Invalides? Aux Invalides, il faut payer pour voir la dépouille (ou était-ce les cendres?) de l’Empereur des Français Napoléon Ier. Mais tu peux aussi voir d’autres cadavres dans le jardin : il y avait deux rats morts et puants qui n’avaient rien de ceux de Ratatouille, et qui provoquaient les cris des touristes. La Japonaise crie plus aigu que l’Anglaise. Mais toujours moins fort que ma copine. Elle n’aimait pas voir ces mouches vertes ainsi pondre.
Nous logions au Campanile (promotion à 40 EUR la nuit) se trouvant vers le Boulevard de Grenelle. Non loin du Métro Dupleix. Juste en face, il y a un charmant petit bar, Au dernier métro. La bière y est à 2,30 EUR, et très fraîche. Mais bois-là au comptoir, sinon elle te coûtera 1 EUR de plus.
Aux Tuileries, l’eau est très saumâtre dans les pièces d’eau. Personne ne s’y trempe les pieds, sauf les canards. Mais au Palais Royal, si. Ce dernier endroit est reposant, ombragé, parfumé. Je n’ai pas retrouvé les mauvaises odeurs dont Arthur Cravan parle dans ses vers qui ne faisaient alors que raisonner à mes oreilles (et là, comme tu es un des fidèles lecteurs de ce fabuleux blog, tu te souviens du poème de cet auteur que j’ai jadis posté). Mais au Palais Royal, personne ne court, contrairement aux Tuileries : ce n’est pas assez grand. Aux Tuileries, un triathlète faisait du fractionné, et d’autres faisaient leurs footings annuels malgré la chaleur accablante, car ils devaient sûrement s’inquiéter de la silhouette qu’ils veulent présenter sur les plages pour le 15 août.
En parlant de plages, Paris-Plage, c’est bien décevant. Cela n’arrive pas à la cheville des guinguettes que nous avions à Lyon. Comme les VeLib. Nos VéloV sont plus légers.
Au Trocadéro, les gens se trempent aussi les pieds, bien que ce soit interdit « à cause des canons ». Tout le monde s’en moque, à commencer par les enfants dont certains ont même des bonnets de bain. En haut du Trocadéro, il y a la statue du Maréchal Foch qui regarde dans les yeux au loin le Maréchal Joffre, également statufié. À Montpellier, Georges Frêche a essayé une semblable organisation. Mais il n’a pas de Tour Eiffel. Il serait capable d’en bâtir une.
Partout, il y a plein d’Africains qui veulent te vendre leurs 3-portes-clefs-Tour-Eiffel-à-1-EUR. Certains en proposent même 5 pour un euro. On en a pas acheté car ma copine dit que ça entretient les réseaux de prostitution et de grand banditisme. Il y a aussi des Roumaines qui te demandent si tu parles Anglais et qui viennent avec un petit papier. Mais comme j’ai l’air méchant, elles ne nous ont pas trop importuné. Un policier sur un VTT est rentré volontairement dans l’une d’elle et l’a sommé de déchirer son papier. C’est ce qu’elle fit avant d’en sortir un autre de sa poche.
Vers Dupleix, un SDF m’a dit beaucoup de mal des Parisiens. Il m’a dit qu’il en avait marre qu’on le laisse crever. Que ce n’était même plus de l’indifférence, mais de la haine. Qu’il valait mieux être pauvre ailleurs. Qu’il ne nous souhaite pas de connaître pareil sort. Je lui ai donné la pièce. À coté de moi, les gens riaient. Se moquaient-ils de lui? Se moquaient-ils de moi? Je ne sais pas.
Cela faisait des années que j’observais chaque année l’arrivée du Tour de France aux Champs-Elysée. Je n’avais jamais remarqué que c’était si pentu. C’est presque un col. Il paraît qu’une année, il y avait même en haut un prix du grimpeur. Et cette fameuse bande de roulement à coté du trottoir est encore plus petite en vrai. Tout spectateur devrait faire le déplacement pour se rendre compte. On comprend mieux pourquoi Evans n’a pas attaqué cette année pour rattraper ses 30 petites secondes. En revanche, je ne comprends pas pourquoi ils ne font pas le tour de la Place de l’Etoile.
Trop de queue à la Tour Eiffel. Je suis monté en haut de l’Arc de Triomphe (5 EUR, 284 marches, sans ascenseur). De là, j’ai vu Montmartre et le Sacré-Coeur où je n’ai pas eu le temps d’aller. Lyonnais, sois fier : Fourvière et sa basilique sont beaucoup, beaucoup plus haut.
Place Vendôme, j’ai vu le Ritz, et cet Empereur qui se sent bien seul tout en haut de sa colonne. Il y a une rue qui y conduit dont le faste était tel que nous avions le sentiment qu’elle nous traitait comme des intrus, des corps étrangers qu’elle aurait voulu vomir. Il y avait là-bas des montres, des bagues, des vêtements dont les prix doivent représenter les PIB de certains pays du Tiers Monde. Toutefois, il y a plein d’empreintes digitales sur les vitrines, car les gens n’en croient tellement pas leurs yeux que leurs index gras des frittes du MacDo Rivoli qu’ils ont mangées sont comme attirés par ces objets inaccessibles : rien que pour cela, je demanderais un rabais.
Le MacDo Rivoli n’est pas au niveau du MacDo Time Square que j’avais visité à New-York. Lorsque je vais dans une grande ville, je visite son MacDo. On y apprend beaucoup. À New-York, ils te donnent des frittes gratuites si ton vendeur n’est pas souriant. S’ils faisaient ça ici, ils auraient fait faillite depuis longtemps.
Ma copine fut déçue. Au H&M, il y a la même chose qu’à Lyon. Mais en plus cher.
Notre Dame est l’autre monument dans lequel je suis rentré. C’était gratuit, mais à l’intérieur, tout le monde se sent obligé de brûler un cierge à 2 EUR, comme nous l’avons fait. À coté, il y a des boutiques de souvenirs qui ne sont pas très inventives : Chez Quasimodo, Au Notre-Dame, Chez Esméralda, etc. Il y avait aussi une Roumaine qui a fait une crise d’hystérie. Les CRS ne furent pas longs.
Je n’ai pas trouvé le tombeau de Marie-Madeleine situé sous la Pyramide du Louvres, comme le laissait supposer la fin du Da Vinci Code, film que j’étais allé voir par dépit lors de la fête du cinéma car j’avais déjà vu tous les autres films. En revanche, il y a les statues de Rousseau, de Montesquieu, et de plein d’autres en haut de l’aile Turgot.
Vers le Centre Georges Pompidou, il y avait un vieillard au milieu de la rue avec un T-Shirt où il était écrit « Papy Dance », et qui dansait à sa manière sur Relax de Mika, malgré son arthrose. Un genre de mendiant. On a pas ça à Lyon. Là encore la morbidité nous fit filmer.
L’Elysée est inaccessible. Contrairement au Quai d’Orsay. J’y ai crié « Bernard! », mais il ne m’a pas répondu. Ni « Rachida! » du coté de la Place Vendôme. Tu ne peux pas marcher sur les trottoirs de l’Elysée. Tu ne peux pas approcher. Tu ne peux rien faire. Pourtant, Nico était en vacance, ils n’avaient rien à craindre. Mais comme je commençais à avoir mal aux pieds, je n’ai pas essayé plus. Il fallait déjà repartir.
Nous étions venus en avion par une promotion à 50 EUR, aller et retour. Au moment de partir, le Métro 6 est tombé en panne. Quelqu’un avait jeté quelque chose sur la voie. Je l’ai vu faire. Cela a pris un quart d’heure avant que ça reparte. Il faisait chaud mais heureusement, nous pouvions ouvrir les fenêtres. Mais nous avons pris du retard. Sais-tu ce que c’est que de courir avec une valise à roulettes sur des pavés?
Dans le RER B en revanche, on ne pouvait pas ouvrir les fenêtres. Du coup, quand tu arrives à Charles de Gaulle, tu as très soif car tu as beaucoup transpiré, et tu es obligé de t’acheter une bouteille de Perrier toute chaude à 4 EUR à ce vendeur qui te prend pour un couillon. Mais ça, ce n’est rien à coté du parking T6 de l’aéroport Saint Exupéry qui te demande 36 EUR pour y avoir laissé ta voiture deux jours.
En tout cas, j’ai compris ce que disait Umberto Eco lorsqu’il évoquait Paris et New-York comme étant deux villes dans lesquelles on peut marcher sans s’ennuyer, où l’on découvre quelque chose à chaque pas. Je suis même presque prêt à pardonner aux Parisiens le légendaire orgueil qu’on leur prête usuellement. En habitant dans une telle ville, on peut se permettre d’être snob.
Toutefois, l’OL reste plus fort que le PSG.
4 juillet 2008 à 20:53 Ed.[Citer] [Répondre]
« l’eau est très saumâtre dans les pièces d’eau »???!!!!???
eau saumâtre = eau salée….
de l’eau salée dans les fontaines parisiennes? encore un coup des socialo-homo-communistes qui dirigent la ville.
sans rancune.