« Sauvons l’Europe » ?
Le Scepticisme est-il un vilain défaut ?
Tout porterait à le croire, tout au moins dans l’engagement politique. Marcel Conche (Pyrrhon ou l’Apparence) nous apprend que si Pyrrhon d’Elis était prêtre, c’était sans doute par ironie. Etre sceptique, c’est peut-être empêcher la véritable action. Alors il n’y a pas lieu de s’étonner de voir le groupe Facebook du collectif « Sauvons l’Europe » écrire ceci :
« L’association Sauvons l’Europe s’est donnée pour ambition de lutter contre l’euroscepticisme rampant au sein de la société française, notamment parmi l’électorat de gauche, en prolongeant le débat démocratique né au cours de la campagne référendaire sur le sens du projet européen ». http://www.facebook.com/home.php?ref=home#/group.php?gid=23381327545&ref=mf
Ainsi il y a un euroscepticisme rampant dans la société française. Rampant, comme le serpent qui tenta Eve, un scepticisme dont on a un peu honte, qu’on n’ose pas dire, qu’on cache tant il est dégueulasse. Heureusement que les euroscepticiques sont en ordre dispersé, sans quoi ils auraient ressorti la chemise brune ! Il faut donc lutter contre cette saloperie.
Comment procéder ? On ne peut malheureusement pas encore le faire en chanson, comme lorsqu’on lutte contre le racisme – à quand une Lily sur l’Europe ? Le processus est simple, il suffit de poursuivre « le débat démocratique né au cour de la campagne référendaire », celui-la même qui s’était conclu par un non à l’Europe (et pas un non au projet de Constitution, parce qu’il réfléchissait pas trop ce NON, il pensait qu’à des utopies ou à s’acoquiner avec le FN), bouh! le vilain. Il faut donc poursuivre le débat jusqu’à ce que la majorité change d’avis et adopte le sien, ce qui, avouons-le, semble être le but d’un débat. Rien de bien méchant à dire sur ce projet dogmatique.
Cependant, le débat démocratique me semble avoir une autre règle : s’il est sanctionné par un vote, on accepte l’opinion majoritaire, c’est un peu le côté démocratique. Si le vote est un référendum, il faudrait au moins un autre référendum pour aller contre ; en effet, si les parlementaires sont les représentants du peuple, la représentation nationale, le référendum, c’est en quelque sorte le peuple lui-même, la nation. Or que s’est-il passé après le référendum de 2005 ? Aux dernières nouvelles, la France a, entre autres, ratifié le traité de Lisbonne par la voie parlementaire en 2008 ; nous n’élisons pas des représentants mais des régents. D’un point de vue philosophique, il semblerait qu’on assiste à une lutte de l’Etat (français ou européen) contre la Nation (ou le Peuple, suivant votre bord politique). Les défenseurs de l’Europe pourraient sembler aliénés à l’idée d’Etat pour celui qui les lit : tant que se développe l’Etat l’Europe, il faut accompagner son développement en l’expliquant aux gens. Et s’ils aiment l’Europe parce qu’elle aide les citoyens, et si moi-même j’ai du mal avec les libéraux (à Outrance ou ailleurs), quoi qu’il en soit, il me semble plutôt apercevoir un nondémocratisme rampant au sein de la société française.
Enfin chacun s’offusque bien de ce qu’il veut, moi dans l’anonymat, le scepticisme et l’inaction, d’autres dans l’union des socialistes européens et la rédaction d’une ligne de plus à leur C.V.
Pour lire leur vrai appel, http://www.sauvonsleurope.org/interpellation.php
[amtap book:isbn=2130460011]
8 juin 2009 à 22:06 Oscar Gnouros[Citer] [Répondre]
La seule chance de sauver l’Europe résidait en Francis Lalanne. Hélas ! les électeurs en ont décidé autrement, et lui de s’écrier : qualix artifex pereo !