Quelques notes prises lors de l’écoute des cours sur la Naissance de la biopolitique de Michel Foucault qu’il donna au Collège de France en 1979. Non pas que j’assistasse en live il y a trente ans à la démonstration, non plus qu’une âme bienveillante décidasse de m’en faire la lecture à voix haute (il y eu cependant une pièce de théâtre autour des textes de Foucault mise en scène par Jean Jourdheuil titrée Choses dites, choses vues qui valait le coup, avec construction matérielle du panoptique sur fond de glass harmonica), mais que des auditeurs de l’époque enregistrèrent ces cours et que d’autres les rendirent disponibles sur la toile : http://www.lib.berkeley.edu/MRC/foucault/nb.html
Nov 12
Dans ce premier cours, Foucault revient essentiellement sur les résultats acquis lors de l’année précédente (le cours Sécurité, territoire, population de 1978). Il y rappelle brièvement une partie de sa méthode d’étude déjà exposée dans L’archéologie du savoir, à savoir celle d’un nominalisme méthodologique consistant à supposer que les grands universaux tels que l’auteur, le livre ou même le libéralisme – car plus que la biopolitique, le libéralisme sera l’objet du cours – n’existent pas en tant que tels, en tant qu’essences achevées et définies une fois pour toutes.
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Déc 15
Le libéralisme poursuit ainsi la raison d’état. Il n’entre pas en rupture sur les fins, mais sur les moyens. C’est la raison du moindre état à l’intérieur de la raison d’état. C’est le gouvernement frugal. Il s’agit d’un nouvel art de gouverner inédit : on aboutit à l’idée que pour gouverner le mieux possible, il faut gouverner le moins possible. Ceci est possible par le branchement de l’art de gouverner, de la raison d’état sur l’économie politique.
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Jan 12
L’art de gouverner de la raison d’État poursuivait des objectifs illimités sur le plan intérieur (État de police, pouvoir illimité sur les sujets), mais des objectifs limités sur le plan extérieur : il s’agissait d’empêcher qu’un des États européens ne parvienne à constituer une puissance hégémonique et reconstitue un Empire, une Europe à lui seul.
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Juin 09
Il existe une « phobie d’État », la peur, comme dit Berenson, de « l’invasion de l’humanité par l’État ». Celle-ci s’explique par maintes raisons, comme, principalement la crainte du soviétisme, du nazisme, du planisme, qui sont des trop-plein d’État. Les phobiques de l’État, souvent exilés politiques, exportèrent ces idées sur d’autres terres et les diffusèrent.
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