Totalisation germanique
L’allemand est une langue totalisante. Une phrase est une totalité. Elle se construit comme une poupée russe. Tout est inclus l’un dans l’autre. Lorsque l’on lit l’allemand, on ne prend pas connaissance de la chose au fur et à mesure, au coup par coup, de manière discursive. On ne va pas des parties au tout. Les parties sont incompréhensibles en elles-mêmes. Les parties ne prennent du sens qu’une fois la phrase finie. Contrairement au français ou à l’anglais.
« Hier, j’ai mangé un chien »
« Gestern habe ich einen Hunde gegessen »
Si on lit ces phrases discursivement, on ne prend pas connaissance de la réalité de la même manière. Le Français sait d’abord que j’ai mangé quelque chose, le suspense repose sur ce que j’ai mangé. L’Allemand sait d’abord que j’ai fait quelque chose avec un chien, le suspense repose alors sur ce que c’est.
Nul doute que cela doit avoir quelque influence quelque part. D’autant plus que là, il ne s’agit que d’un simple exemple de la totalisation allemande qui est beaucoup plus étendue. La manière d’apréhender le réel ne doit sûrement pas être la même.
[amtap book:isbn=2717842632]